Mercredi 7 août, le gouvernement chinois a fait savoir qu’il mènerait des exercices militaires dans la mer de Chine du Sud près de l’îlot de Scarborough (📍), une zone que Pékin contrôle mais que Manille revendique. Cette situation intervient dans un climat de tensions constantes entre les deux pays. Pékin a repris ce récif à Manille en 2012 et a depuis alors déployé des navires qui, selon les Philippines, intimident leur flotte et leurs pêcheurs qui tentent de pénétrer cette zone.
Cet exercice militaire chinois arrive alors que les Philippines ont débuté mercredi deux jours d’exercices maritimes et aériens en coopération avec les Etats-Unis, le Canada et l’Australie. L’armée chinoise a déclaré dans un communiqué que la Chine effectue une « patrouille conjointe de combat dans l’espace maritime et aérien près de l’île de Huangyan, » ce qui est le nom chinois du récif de Scarborough. Cette opération a pour but de tester ses troupes tant en termes de reconnaissance, d’alerte précoce, de manoeuvre rapide que de frappe conjointe.
L’armée chinoise a également mis en évidence que « toutes les activités militaires qui dérangent la situation en mer de Chine du Sud » créent des tensions et menacent la paix et la stabilité régionales qui sont actuellement contrôlées. On peut y voir une allusion aux manoeuvres actuellement menées par les Philippines avec leurs alliés occidentaux. Un porte-parole de l’armée philippine a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) mercredi que les actuelles manoeuvres impliquant les Philippines, les Etats-Unis, l’Australie et le Canada ont également lieu en mer de Chine méridionale, sans donner plus de détails sur leur position exacte.
Des confrontations verbales et physiques sont fréquentes dans cette zone de tension continue.
Dans un communiqué officiel de la marine des États-Unis, l’objectif de cet exercice conjoint est de favoriser l’émergence d’une région indo-pacifique libre et ouverte. Cette terminologie, souvent employée par les États-Unis, renvoie à une zone Asie-Pacifique débarrassée de toute influence hégémonique, une critique indirecte des revendications territoriales de la Chine dans la région.
Les tensions verbales et physiques sont fréquemment observées près de l’atoll Second Thomas (📍), où des troupes philippines sont stationnées sur un navire militaire volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer sa souveraineté. Malgré ces tensions, Pékin et Manille ont tenu des pourparlers en juillet et ont conclu un « arrangement temporaire » pour le ravitaillement des troupes philippines sur cet atoll.
Depuis que Ferdinand Marcos est devenu président des Philippines en 2022, Manille a renforcé sa revendication de souveraineté sur certains récifs disputés, tandis que Pékin reste ferme sur ses revendications. En mars 2024, les garde-côtes philippines ont accusé les forces chinoises d’avoir causé des collisions avec deux de leurs navires et d’avoir blessé quatre membres de leur personnel à l’aide de canons à eau.
Cette tension entre la Chine et les Philippines suscite des inquiétudes quant à un éventuel conflit qui pourrait nécessiter l’intervention de Washington en raison de son traité de défense mutuelle avec Manille. Dans ce contexte, Pékin accuse fréquemment les États-Unis de soutenir intentionnellement les pays qui contestent ses revendications territoriales afin de contrecarrer sa montée en puissance.
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