Les culicoïdes, des insectes nuisibles, ne respectent pas de frontières. Cette affirmation a été étayée par la détection d’une épidémie d’un nouveau genre de fièvre dite catarrhale ovine (FCO) – plus spécifiquement du sérotype 3 – dans la région nord de la France qui est jusqu’à présent inconnue dans le pays. L’existence de cette épidémie a été validée par les organismes de santé le lundi 5 août, dans un établissement ovin situé à Marpent (Nord), près de la frontière belge, comme mentionné dans un communiqué diffusé le mercredi par la préfecture du Nord.
Le 31 juillet, le ministère de l’agriculture avait alerté à cause de l’annonce par les autorités belges d’une épidémie de FCO de type 3 (FCO-BTV3), absente en France, dans la ville de Chimay, proche de la frontière. Selon la réglementation, il est obligatoire de mettre en place des limitations dans un périmètre de 150 kilomètres autour de l’épidémie. Alors, la France avait l’obligation d’appliquer ces restrictions sur la portion de son sol touchée. Dans cette zone qualifiée de « régulée », les déplacements des animaux vulnérables à la FCO vers le reste du pays et vers d’autres nations sont limités.
Pour recevoir l’autorisation de partir de la zone, les bovins, caprins et ovins doivent avoir subi un traitement désinsectisant au cours des quinze jours précédents leur départ et recevoir un test de dépistage négatif. Certains pays, comme l’Espagne exigent en outre que les animaux soient vaccinés. Les conséquences de la FCO incluent des taux de mortalité et des problèmes de fertilité.
Patrick Bénézit, le président de la Fédération nationale bovine, reconnaît que la maladie virale FCO, également appelée « maladie de la langue bleue », existe sur le sol national depuis environ quinze ans. La maladie, transmise par les insectes piqueurs culicoïdes, a été responsable de la mortalité à travers les troupeaux animaux, principalement les moutons, et a également entraîné des problèmes de fertilité.
Il existe des vaccins pour les souches existantes de la maladie, à savoir le sérotype 8 dans la France continentale et le sérotype 4 en Corse. Cependant, un nouveau sérotype, le « 3 », a été identifié aux Pays-Bas puis en Belgique en octobre 2023. Depuis cette détection, il s’est répandu au-delà de la Quiévrain, suscitant une campagne de vaccination au cours de cette année. Par conséquent, la France se trouve maintenant dans la situation d’offrir ces vaccinations gratuitement aux éleveurs volontaires dans la zone réglementée.
Michèle Boudoin, une éleveuse du Puy-de-Dôme et également présidente de la Fédération nationale ovine, nous informe que le Ministère de l’agriculture a annoncé le début possible de la vaccination contre le sérotype 3 de la FCO à partir du 15 août. De son côté, l’État a prévu 600 000 doses pour les moutons et 4 millions de doses pour deux millions de bovins.