La sélection de la Matinée
Une semaine calme en perspective dans les cinémas, avec tout de même la possibilité de suivre les traces d’un prédateur et un couple en crise, ainsi que l’exploration des sentiments d’un jeune homosexuel en Argentine. On peut également plonger dans les défis quotidiens d’une minorité en Birmanie, ou se divertir avec un amusant panda.
Recommandation
« Tigresse » : Une femme exaspérée et un félin fugitif
C’est un petit film simple, efficace et finalement touchant, qui débarque dans les salles alors que l’été tire à sa fin et qui vaut néanmoins le détour. Cette première œuvre signée Andrei Tanase, un Roumain né en 1982, apporte une contribution humble à la longue histoire des relations entre l’homme et l’animal au cinéma.
Vera (jouée par Catalina Moga), vétérinaire associée au zoo de Targu Mures, une ville médiévale au centre de la Transylvanie, extrait une tigresse de la maison d’un mafieux qui la gardait illégalement comme trophée. Lorsqu’elle passe à son bureau, elle surprend son mari, Toma (Paul Ipate), au milieu d’une scène intime sur la table d’opération. Elle passe une nuit agitée au zoo et, dans son état de colère contenue, oublie de fermer l’enclos de la tigresse. Le jour suivant, la découverte d’une biche morte dans le parc ne laisse aucun doute : le prédateur s’est échappé. Vera prend alors les rênes d’une chasse improvisée pour le retrouver. Dans « Tigresse », deux intrigues qui auraient pu être séparées – la traque de l’animal échappé et l’histoire du couple – coexistent sans que l’une soit une métaphore lourde de sens ou une traduction symbolique de l’autre. Ma.Mt.
Le film est une collaboration roumaine, française et grecque dirigée par Andrei Tanase, et mettant en scène Catalina Moga, Paul Ipate, Alex Velea et Nicolae Cristache. Il est d’une durée de 80 minutes. Le sujet principal est la condition des réfugiés rohingyas au Bangladesh, considérés sous un angle minimaliste dans « Errance sans retour ».
La Birmanie est actuellement aux prises avec des guerres ethniques incessantes, une liberté démocratique fortement limitée et un régime militaire persistant. Parmi les nombreuses crises, la situation récente des Rohingyas est particulièrement choquante. Les Rohingyas, une communauté musulmane de 1,4 million d’individus, résident principalement dans l’état d’Arakan, dans le nord-ouest du pays. Cette minorité, historiquement marginalisée, a été privée de sa nationalité en 1982 et en 2013, un mouvement nommé « Le Mouvement pour la Foi » a émergé et a été rebaptisé l' »Armée du Salut des Rohingya de l’Arakan » en 2016.
Le film se situe dans ce contexte, tout en omettant une perspective politique explicite. Il a été filmé en 2020 dans le camp de réfugiés de Kutupalong au Bangladesh. En ce qui concerne son approche, le film se situe quelque part entre l’humanisme et le minimalisme, présentant à la fois une narration subjective et un récit visuel détaillé. Dans un sens, on trouve la narration de Kala, un jeune homme qui raconte avec parcimonie l’histoire de l’exil de sa famille, les persécutions, la fuite, la vie pénible dans le camp, et malgré tout, l’espoir persistant d’une vie améliorée. L’image, d’autre part, montre les conditions scandaleuses et honteuses de la vie dans le camp en ajoutant des vignettes de misère collective.
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