Catégories: Actualité
|
7 août 2024 1 h 09 min

« Gaza à Paris: Signes fin des temps »

Partager

La disparition d’Ismaïl Haniyeh, à la tête du bureau politique du Hamas, a provoqué une vague d’échanges, certains avec une tonalité apocalyptique, bien que l’impact total de ce décès reste indéterminé. The Independent, un principal journal britannique, a prédit que l’assassinat des chefs du Hamas pourrait entraîner l’Armageddon. Un ancien général américain a tenu des propos similaires dans une interview pour l’America First Policy Institute, un groupe de réflexion aligné sur les politiques de Trump, avertissant que l’Armageddon « frappe à la porte ». Peu de temps avant, le Jerusalem Post a suggéré que la stratégie risquée de l’Iran pourrait causer un Armageddon nucléaire.

De nombreux grands événements sont depuis plusieurs années interprétés comme des présages de la fin du monde. Le début du conflit ukrainien, par exemple, a été dépeint par de nombreux analystes comme un scénario apocalyptique, certains ose même comparer Vladimir Poutine à l’« Antéchrist ». Plus tard, des catastrophes naturelles telles que les inondations dévastatrices en Libye et le tremblement de terre au Maroc, ainsi que l’afflux significatif de migrants à Lampedusa en Italie, ont donné l’occasion de recourir à une rhétorique apocalyptique.

Cette tendance s’étend jusqu’à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, un événement international majeur qui a suscité des réactions à connotation eschatologique sur les réseaux sociaux. La sculpture d’un cheval mécanique galopant sur la Seine est comparée à un chevalier de l’Apocalypse, tandis que la sculpture du Taureau et Daim de Paul Jouve, située à l’entrée des jardins du Trocadéro, est assimilée au veau d’or d’Aaron.

Des commentaires trouvés sur les réseaux sociaux dépeignent Paris et la France comme la grande prostituée de Babylone, un personnage énigmatique de l’Apocalypse de Jean. Cet article ne discutera pas des controverses mondiales liées à la performance de Philippe Katerine et aux allégations de parodie de la Cène.
L’utilisation répétée de la rhétorique apocalyptique ne peut être ignorée. Elle ne consiste pas seulement en d’innocentes histoires dépassées, manipulées par des fanatiques obscurs s’exprimant dans des cercles restreints. Les mythes chrétiens de l’apocalypse ont une force inhérente; qu’on le veuille ou non, ils sont une part intégrante de notre imagination collective, facilitant ainsi leur propagation.
L’utilisation constante par Donald Trump de références bibliques et apocalyptiques dans ses discours n’est pas un hasard. L’attaque à laquelle il a échappé de justesse lui a permis de renouer avec un certain mysticisme religieux. En affirmant que seul Dieu lui a permis d’éviter un tir potentiellement mortel, Trump réaffirme une de ses croyances persistantes : qu’il serait l’Elu de Dieu. En faisant cela, il réintroduit des éléments de propagande biblique qui l’ont suivi depuis le début de sa carrière politique.
Malheureusement, il reste 44.32% de cet article à lire, réservé exclusivement aux abonnés.