L’Hôtel Brueghel à Lille est le lieu central de l’activité intellectuelle en novembre, servant de base pour Citéphilo. Depuis sa naissance en 1997, le festival attire chaque année une centaine de philosophes invités à être interrogés par une soixantaine de professeurs de la région. Devenu aujourd’hui un événement régional dans les Hauts-de-France, il transforme divers lieux comme le Palais des Beaux-Arts de Lille, La Piscine de Roubaix, Le Phénix de Valenciennes, les estaminets et les cinémas en un vaste espace de discussions. À l’origine de ce projet historique se trouvent Gilbert Glasman et Léon Wisznia, deux autodidactes passionnés et déterminés. Le premier, un professeur de mathématiques, en est le secrétaire général, tandis que le second, titulaire d’un diplôme en sciences économiques, en est l’administrateur.
Poursuivant le commentaire du philosophe Alain Badiou selon lequel un couple est le « communisme minimal », leur amitié est un véritable partenariat. Ils ont été compagnons d’aventures durant leur adolescence, ont dû protéger Herbert Marcuse, le fondateur du freudo-marxisme des années 1960, ont fait partie du Parti communiste en portant des chemises à fleurs et des pantalons à pattes d’éléphant, captivés par la lecture du Capital de Marx par Louis Althusser et ont vécu une expérience communautaire ensemble en 1971-1972.
Vers la fin des années 1995-1996, l’engouement pour les cafés philosophiques est à son apogée. Bien que l’intérêt pour la philosophie soit évident, la rigueur intellectuelle n’est pas toujours au rendez-vous. Parfois, la vulgarisation de la philosophie se fait au détriment de son essence même. Cependant, cette popularisation force la philosophie à sortir de sa zone de confort académique. Deux ans plus tôt, deux hommes avaient créé une institution pour l’enseignement de la philosophie dans les entreprises et ils cherchaient maintenant une ville d’accueil ainsi que des renforts. Barbara Cassin, philologue de renom et présidente du Collège international de philosophie de l’époque, soutient cette initiative. Pierre Bourdieu (1930-2002), apporte aussi son appui, tandis qu’Isabelle Creusot (1958-2021), dont le savoir est inégalé, donne des conseils et offre son répertoire de contacts.
Leur crédo est inspiré d’un graffiti trouvé près de la statue d’Auguste Comte, sur la place de la Sorbonne à Paris, qui disait « ni Comte ni Sponville ». Ce mot d’esprit quelque peu injuste pour André Comte-Sponville, auteur du « Petit traité des grandes vertus » (PUF, 1995), est néanmoins clair dans son message : « ni l’université, ni la vulgarisation ». La ville de Lille est choisie, en grande partie pour sa population étudiante importante et sa proximité avec Paris. Des philosophes bien établis dans la région, comme Catherine Kintzler ou Pierre Macherey, se joignent à eux.
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Bonjour,très intéressant.je vous transmets mon adresse e-mail pour recevoir vos informations.Je souhaite faire connaître vos activités et y participer activement. Je suis professeur français langue étrangère pour des niveaux avancés et je souhaite développer un club philosophie par internet en m’inspirant des initiatives contemporaines . J’ai déjà eu une expérience au sein de l’institut français de Budapest et il me semble passionnant de véhiculer la francophonie par ces ateliers.J’habite désormais à Béthune et j’aimerais développer un club philosophie dans cette ville.Cordialement.Olivier Jakobowski