En 2023 et début 2024, l’année n’a pas été tranquille avec des catastrophes répétées à travers le pays. Une combinaison de conditions météorologiques extrêmes a été observée, depuis les inondations dans le Nord, la sécheresse persistante dans le Sud-Est et trois tempêtes consécutives sur la côte ouest en hiver. Les spécialistes de l’assurance prédisent que ce n’est que le début.
Le montant total des dommages climatiques en 2023 s’élevait à 6,5 milliards d’euros, selon France Assureurs, ce qui en fait la troisième année la plus onéreuse de l’histoire de l’assurance. Les inondations et les tempêtes ont affecté plus de 40 000 ménages. Selon Bertrand Delignon, directeur d’IARD à la Macif, les dommages causés par la sécheresse, entraînant des fissures dans les maisons, pourraient potentiellement doubler, voire tripler d’ici 2050.
Les assureurs et les autorités publiques sont maintenant confrontés à un défi : comment garantir une indemnisation pour tous et éviter que certaines régions du pays ne deviennent « non assurables ». Actuellement, aucun retrait d’assureurs n’est prévu en France métropolitaine. Cependant, comme l’indique Arnaud Chneiweiss, médiateur d’assurance, il n’y a pas d’obligation légale pour les assureurs d’être présents partout et dans des régions à haut risques, comme les Antilles, ils pourraient choisir de se retirer.
Une telle situation est déjà observée aux États-Unis, où de nombreuses compagnies d’assurance se retirent de régions comme la Californie, qui présente des risques multiples de sécheresse, d’incendie et de séisme, ou la Floride, régulièrement touchée par des tempêtes tropicales.
Dans le but de prévenir une situation problématique en France, l’administration publique a sollicité un rapport de Thierry Langreney, le dirigeant de l’ONG Les Ateliers du futur. Le rapport de Langreney souligne l’importance de la mutualisation des risques, c’est-à-dire que tous les citoyens paient une prime légèrement plus élevée pour indemniser les habitants des zones à haut risque en cas de nécessité.
De plus, le rapport recommande une hausse automatique de la surprime qui finance le régime de catastrophes naturelles, ainsi que la souscription obligatoire à une assurance-dommages-ouvrage pour obtenir un prêt immobilier. Cette dernière est, théoriquement, obligatoire pour la construction d’une maison ou pour de grands travaux, mais elle est rarement souscrite en réalité.
Augmentation des cotisations
Certaines des mesures préconisées par le rapport seront intégrées dans le prochain plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc-3), prévu pour 2024. Le gouvernement vise également à améliorer la transparence concernant l’évolution des pratiques d’assurance au niveau national dans les zones à haut risque et prévoit de créer un observatoire de l’assurance des risques climatiques.
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