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6 août 2024 19 h 12 min

« Viol sur femmes dans camps Goma »

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Un nombre inquiétant, plus d’une jeune femme sur dix rapporte avoir été victime de viol dans les camps de déplacés à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, d’après une étude parue le mardi 6 août, mise en avant par Médecins Sans Frontières.

Consistant en des conflits armés chroniques pour trente ans, l’est du pays, et spécifiquement la province de Nord-Kivu, est en condition de crise intensifiée depuis deux ans et demi suite à la réapparition de la rébellion du M23 qui a pris le contrôle de larges portions de territoire et assiège la ville de Goma, capitale provinciale. Des centaines de milliers de déplacés se retrouvent entassés dans des camps et des refuges provisoires à la périphérie de cette ville qui compte plus d’un million d’habitants.

« Dans la catégorie des femmes adultes entre 20 et 44 ans, plus de 10 % ont signalé qu’elles ont été victimes de viol dans les cinq mois qui ont précédé l’enquête, et ce chiffre passe à 17 % dans certains camps », selon cette étude effectuée entre novembre 2023 et avril 2024 dans quatre camps de déplacés situés à l’ouest de Goma par Epicentre, un centre d’épidémiologie hébergé par MSF.

La violence sexuelle hors des camps :

« L’ampleur des résultats de cette étude concorde avec le nombre extrêmement élevé de cas de violences sexuelles pris en charge par les équipes médicales de MSF dans différents sites de déplacés autour de Goma », certifie Camille Niel, coordinatrice d’urgence pour MSF à Goma. Cette violence se manifeste également à l’extérieur des camps où « les survivantes de violences sexuelles racontent être attaquées par des hommes, fréquemment armés, dans les forêts et les champs où elles sont contraintes à se rendre pour la collecte de bois de chauffage et de nourriture dont elles ont besoins pour subvenir aux besoins de leur famille ».

L’accord de paix conclu entre Kinshasa et les insurgés du M23, soutenus par Kigali, a pris effet dimanche. Cependant, cela n’a pas freiné le M23 dans son avancée, ils ont réussi à prendre contrôle du territoire congolais frontalier de l’Ouganda, connu sous le nom d’Ishasha, le même jour.