Selon Olumuyiwa Adejobi, le représentant de la police nigériane, plus de 90 protestataires brandissant des drapeaux russes ont été détenu le mardi 6 août. Le pays est actuellement en proie à des protestations pour la sixième journée consécutive en raison de problèmes économiques. Des représentants du service de renseignement intérieur ont annoncé sur les réseaux sociaux qu’ils avaient appréhendé certains fabricants de drapeaux russes dans l’État de Kano et enquêtaient sur la situation.
Le Nigeria a vu des milliers de personnes se réunir depuis jeudi pour exprimer leur mécontentement face à l’inflation et la gouvernance inepte, ce qui a conduit à la pire crise économique vécue par le pays depuis des décennies. Bien que le nombre de manifestants ait diminué au fil des jours en raison de l’intervention de la police, des centaines de personnes ont néanmoins défilé dans les rues lundi, en particulier dans les États du nord comme Kaduna, Katsina et Kano, et l’État du Plateau, au centre du Nigeria. Les journalistes de l’AFP ainsi que plusieurs témoins ont vu certains protestataires agitant des drapeaux russes.
La partie nord du Nigeria a des liens culturels, religieux et socio-économiques étroits avec les pays du Sahel, qui ont récemment été l’objet de nombreux coups d’État militaires pro-russes. Les efforts visant à encourager les gens à agiter des drapeaux russes au Nigeria sont des actes inacceptables, dit le général d’armée Christopher Musa, lors d’un briefing à Abuja.
La mission diplomatique russe au Nigeria a rejeté toute association avec l’incident en question. « Ni le gouvernement russe, ni ses fonctionnaires ne participent ni ne supervisent ces actions » précise le communiqué diffusé sur leur plateforme en ligne. Il a été souligné que le choix individuel de certains manifestants de brandir des drapeaux russes ne représente en aucun cas la position ou la politique du Kremlin sur cette question.
La semaine précédente, Amnesty International, l’organisation non gouvernementale, a incriminé les forces de sécurité pour la mort d’au moins treize manifestants lors du premier jour de protestation. Cependant, la police nigériane rapporte le chiffre de sept décès, rejetant toute culpabilité. Lors d’un discours télévisé, le président Bola Ahmed Tinubu a exhorté à cesser les manifestations et à « arrêter le bain de sang », mais les coordinateurs des manifestation ont affirmé qu’ils maintiendraient leur mouvement de protestation.