La scène s’est déroulée en quelques minutes seulement. Dimanche, 400 militants pour l’indépendance et l’autonomie se réunissaient à Corte, en Haute-Corse, lorsqu’ils ont été interrompus par trois individus masqués et armés. Ces derniers ont pris la parole sur scène pour appeler à la « décolonisation » de l’île. Leur intervention, bien que bien accueillie par le public des Journées internationales de Corte, a conduit à l’ouverture d’une enquête pour association de malfaiteurs terroristes par le Parquet national antiterroriste (PNAT), selon une confirmation obtenue par l’Agence France-Presse le lundi 5 août.
Ces trois hommes s’identifient au mouvement clandestin Front de libération national de la Corse (FLNC) et l’enquête à leur sujet a été confiée à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, aux directions interrégionales de la police nationale de Bastia et Ajaccio, et à la section de recherches de la gendarmerie de Corse.
Lors de l’événement annuel, qui comptait parmi les participants des indépendantistes kanak de Nouvelle-Calédonie, l’un des membres du commando a lu un texte de quatre pages, sa voix étant modifiée en temps réel par un système audio. Il s’est exprimé après Petr’Anto Tomasi, le porte-parole du nouveau parti indépendantiste corse, Nazione, et en a profité pour évoquer la montée en puissance du Rassemblement national aux dernières élections législatives, notamment en Corse.
Le discours énoncé soulignait la montée au pouvoir des partis d’extrême droite en Europe, tandis que d’autres sont sur le point d’y accéder, les caractérisant comme des « adversaires du peuple ». Le militant a réaffirmé que l’extrême droite, qu’elle soit d’origine française ou revendique l’emblème avec le chef maure, demeure une menace pour la population corse. Cette déclaration fait allusion à la fondation en mars du parti Mossa Palatina. Il s’agit d’un mouvement politique autonomiste qui se mobilise contre le « jacobinisme, le wokisme et l’islamisme ».