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5 août 2024 20 h 06 min

« Péchier: Ex-anesthésiste jugé pour empoisonnements »

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L’ancien praticien en anesthésie, Frédéric Péchier, se verra confronté à la cour d’assises du Doubs suite à des accusations d’empoisonnements résultant en la mort de 12 sur 30 patients dans les cliniques de Besançon, a fait savoir lundi 5 Août, le procureur général de Besançon, Etienne Manteaux, à l’Agence France-Presse.
Les juges d’instruction ont finalisé lundi une ordonnance de mise en accusation de 369 pages, un résumé de plus de sept années d’instruction et les charges à l’encontre de M. Péchier, 52 ans, qui a toujours soutenu qu’il était innocent. Il risque une peine de prison à vie, selon le procureur général de Besançon.
L’affaire a débuté lorsqu’un anesthésiste d’une des cliniques a signalé trois cas d’arrêts cardiaques inexpliqués survenus lors d’opérations.
Dans la majorité des cas, les experts ont trouvé de « fortes suspicions » et dans quelques cas, des « certitudes » que des doses parfois mortelles d’une substance ont été administrées aux patients lors de leur opération dans les deux cliniques où M. Péchier travaillait, et ce, souvent pour des procédures bénignes.
Selon Etienne Manteaux, l’affaire est une première dans l’histoire judiciaire française. Selon lui, « il ne s’agit pas d’euthanasie », c’est « totalement unique », les accusations reposent sur des faits qui ne visaient pas à « abréger les souffrances de patients. Il s’agit de personnes, pour la plupart en bonne santé, qui venaient pour des opérations mineures » et dont « la vie n’était pas en danger ».

Selon M. Manteaux, l’aspect captivant de cette affaire réside dans le fait que les patients n’étaient pas les véritables cibles. D’après les observations de l’accusation, les médecins en désaccord avec M. Péchier étaient les vrais objectifs, les patients n’étant utilisés que comme moyen d’atteindre ces derniers. Cependant, M. Péchier ne sera pas jugé pour deux autres incidents pour lesquels il avait été désigné comme témoin assisté, une position plus avantageuse qu’une mise en examen. Pour ces deux cas d’empoisonnement, les juges ont opté pour un non-lieu partiel, a rapporté M. Manteaux.
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