Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a averti lors d’une brève conférence de presse à Londres, le dimanche 4 août, qu’il ne laisserait pas impunis les auteurs des troubles lors du quatrième jour de protestations anti-immigration au Royaume-Uni. Il a insisté sur le fait que son gouvernement mettra tout en œuvre pour traduire ces éléments perturbateurs devant la justice. Suivant le discours du premier ministre, la ministre de la Police, Diana Johnson, a affirmé sur la BBC que la police dispose de toutes les ressources nécessaires, et a souligné que les tribunaux pourraient devoir siéger la nuit pour assurer une action judiciaire rapide.
Les protestations, qui ont ciblé des mosquées et des centres d’hébergement pour demandeurs d’asile, ont commencé en début de semaine à la suite de rumeurs propagées sur les réseaux sociaux concernant l’identité et la religion de l’agresseur présumé qui aurait tué trois fillettes à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, le lundi précédent. Ces rumeurs ont été amplifiées par des influenceurs d’extrême droite.
Le dimanche a également vu de nouvelles manifestations se rassembler sous le slogan « Enough is enough » (assez c’est assez) en réaction à l’arrivée au Royaume-Uni de migrants traversant la Manche sur des bateaux pneumatiques. Dans le nord de l’Angleterre, à Rotherham, des centaines de personnes ont fait face aux forces de l’ordre devant un hôtel qui héberge des demandeurs d’asile. Des troubles ont éclaté, des vitres de l’hôtel ont été brisées, des projectiles lancés sur les policiers, et certains manifestants ont scandé des slogans tels que « Mettez-les dehors », selon des rapports de médias locaux.
Dans le sud-ouest de Londres à Aldershot, une foule pacifique brandissant des pancartes hostiles aux demandeurs d’asile a été observée par un photographe de l’Agence France-Presse (AFP). Tandis qu’à Middlesbrough, dans le nord-est, un rassemblement a commencé dans une atmosphère tendue, selon Sky News.
Au cours du week-end, plusieurs villes ont été le théâtre de manifestations qui ont parfois dégénéré en violences, notamment à Liverpool, Hull, Belfast et Leeds. Des altercations ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, ainsi qu’avec des contre-manifestants mobilisés par des groupes anti-racistes. Plusieurs officiers de police ont été blessés, comme l’ont signalé les services de police locaux. Environ une centaine de personnes ont été arrêtées par la police qui a juré de poursuivre tous les participants impliqués dans ces heurts.
Ces nouvelles violences font suite aux émeutes qui ont éclaté à Sunderland le vendredi et à d’autres villes, dont Londres, le mercredi, ainsi qu’à Southport le mardi suite à une attaque à la mosquée. Le suspect, un jeune homme de 17 ans, a été inculpé et détenu.
Après seulement un mois au pouvoir, le gouvernement de M. Starmer est confronté à sa première crise avec ces manifestations, une situation que le Royaume-Uni n’a pas connue depuis plus d’une décennie. Depuis lundi, le premier ministre a redoublé de détermination et a assuré son soutien aux forces de l’ordre, dénonçant ce qu’il a qualifié de « haine d’extrême droite » et de « hooliganisme ».
Depuis 2011, après le décès tragique du jeune Mark Duggan tué par la police au nord de Londres, le pays n’a pas été témoin d’une telle explosion de violence. Les partisans de l’English Defence League (EDL), un groupe islamophobe fondé il y a une quinzaine d’années et ayant des liens avec les hooligans, ont été pointés du doigt par la police.
Face à cette éruption de violence, l’ambassade d’Indonésie à Londres, émanant du pays avec la plus grande population musulmane, a mis en garde ses citoyens résidant au Royaume-Uni. Ils ont été exhortés à faire preuve de vigilance et à éviter les zones où des manifestations pourraient se dérouler, par un message sur X.
Plusieurs responsables et analystes politiques ont souligné que les protestataires, soutenus en ligne par des individus de l’extrême droite, ont peut-être été emboldenés par l’augmentation du discours anti-immigration dans la sphère politique. Aux récentes élections législatives, le parti anti-immigration Reform UK a recueilli plus de 14% des suffrages, permettant à cinq de ses membres de faire leur entrée au Parlement.
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