Le parquet de Béziers a annoncé le 2 août que deux promoteurs immobiliers et un intermédiaire financier ont été mis en examen dans l’affaire intrigante du maire d’Agde et la « médium ventriloque ». Après quarante-huit heures de détention provisoire, ces trois chefs d’entreprise du secteur immobilier ont été mis en examen pour « corruption active » et « abus de biens sociaux ou de confiance », et placés sous surveillance judiciaire, a déclaré le procureur de Béziers, Raphaël Balland, sans donner plus d’informations sur leur identité ou les charges à leur encontre.
Dans ce dossier, treize personnes sont maintenant accusées, dont la figure centrale est une femme d’une quarantaine d’années qui s’identifie comme voyante, medium et guérisseuse. Il est allégué que cette mère de famille a réussi, en changeant sa voix, à manipuler plusieurs de ses proches, y compris Gilles d’Ettore, ancien député et maire d’Agde de 2001 jusqu’à sa démission fin mai. Elle a utilisé cette technique pour amener M. d’Ettore à prendre soin de son « amie » – elle-même – y compris sur le plan matériel.
Elle a admis aux enquêteurs avoir bénéficié de nombreux avantages, y compris l’embauche de cinq de ses proches au sein de la commune ou de l’agglomération, et de cadeaux offerts par des entrepreneurs en relation avec M. d’Ettore, y compris la prise en charge de son somptueux troisième mariage l’année dernière et de travaux dans sa maison.
Gilles d’Ettore, qui fait l’objet d’une mise en examen pour corruption et prises illégales d’intérêts, prétend qu’il a été victime d’un piège. À la fin du mois de juin, après trois mois de détention préventive, lui et une autre personne ont été relâchés sous certaines conditions. Parmi les autres personnes mises en examen figurent le conjoint de la voyante, sa fille, un ami proche de celle-ci, un promoteur immobilier âgé de 63 ans, deux responsables régionaux du groupe de construction Eiffage ainsi qu’un père et son fils, qui sont propriétaires d’un supermarché à Agde.