Catégories: Actualité
|
4 août 2024 2 h 06 min

« Mort de Nahel: An après, annonces oubliées »

Partager

L’original: « Il faut comprendre les événements avant d’en tirer des conclusions. » Voilà ce qu’Emmanuel Macron déclarait à ses ministres le 2 juillet 2023, une semaine après la mort tragique de Nahel, abattu par la police à Nanterre, en disant qu’il fallait chercher à comprendre les émeutes qui ont suivi et trouver un moyen d’y remédier. Cependant plus d’un an plus tard, aucune solution significative n’a été proposée. Les efforts accomplis furent interrompus par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. « On a le sentiment d’une tâche inachevée, on est laissé à la planche sur plusieurs fronts », se lamente Alexandre Touzet (Les Républicains), vice-président du département de l’Essonne qui est à la tête du groupe de travail sur la Prévention de la délinquance de l’Assemblée des départements de France.

« Mesures réchauffées »

Après les émeutes, le gouvernement a montré une discrétion particulière lors du comité interministériel de la ville, le 1er juillet 2023, suivie du Conseil national de la refondation (CNR) le 5 octobre 2023. Les acteurs locaux et associatifs ont quitté ces événements, déçus de l’absence de grandes annonces. « Le CNR a quand même eu une réussite, selon Fabien Jobard, sociologue expert de la police et invité à la réunion, c’est de présenter les représentants du gouvernement face à des représentants locaux qui n’étaient pas favorables à une approche uniquement répressive. » Deux mois avant, le président de la République exprimait la première leçon qu’il avait tirée des émeutes : « l’ordre, l’ordre, l’ordre ».

Quatre mois suite aux incidents, le 26 Octobre 2023, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé son plan stratégique. Malgré l’apparence de résolution, il y avait peu d’effets inédits et quelques ‘éléments à considérer’. Ses idées principales incluent sanctionner les parents qui négligent leurs responsabilités éducatives en les forçant à participer à des stages de responsabilité parentale ou à faire du travail bénévole. Elle souhaite également renforcer la supervision des jeunes délinquants, par exemple via l’intervention militaire. De plus, elle envisage d’accorder des pouvoirs judiciaires aux policiers municipaux, y compris l’accès à certaines bases de données de police. Une autre idée est de suspendre un compte sur les médias sociaux pendant six mois en cas de diffusion de contenus violents ou incitant à la violence.

Après la démission d’Elisabeth Borne de Matignon, le 9 janvier, certains ministres ont pris le relais. En avril, Eric Dupond-Moretti, le ministre de la justice, a exprimé son intention de proposer une loi concernant ‘la responsabilité parentale et la réaction pénale face à la délinquance des mineurs’ d’ici l’été. Toutefois, trois mois plus tard, après la dissolution, aucune information supplémentaire sur ce projet de loi n’a été donnée.

Il reste encore 64,42% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.