Au XIIe siècle avant notre ère, une population connue sous le nom de Philistins, probablement arrivée par voie maritime, a établi une confédération comprenant cinq cités le long de la côte méridionale levantine. Cette fédération, connue sous le nom de Philistie, comprenait Gaza et quatre autres cités, toutes localisées en Israël de nos jours: Ashdod, Gath, Ekron, et Ashkelon.
Un mythe biblique raconte l’éternel conflit entre les Philistins et les tribus juives de l’intérieur, principalement en raison de leur accès à la mer. Le héros de ce mythe est Samson, qui puise sa force colossale de sa chevelure intacte. Après avoir été trahi par Dalila, rasé et livré aux Philistins, Samson est condamné à une vie de labeur constant à Gaza.
Néanmoins, sa chevelure ne cesse de repousser, restaurant sa force peu à peu, inaperçue par ceux qui le gardent. Finalement, lors d’une séance de distraction pour l’élite locale dans un temple païen, Samson utilise ses forces renouvelées pour faire tomber les colonnes du temple, entraînant sa propre mort et celle de ses adversaires.
Le mythe de Samson a inspiré de nombreuses œuvres artistiques et littéraires. De plus, après avoir écrasé une rébellion juive en 135, l’Empire romain a décidé de renommer la province de Juda en Palestine, remémorant l’ancienne Philistie. Ainsi, le territoire a été connu sous le nom de Palestine pendant près de deux millénaires, jusqu’à la création de l’État d’Israël en 1948.
La désignation « Samson » (ou « Shimshon » en hébreu) a été attribuée par les généraux israéliens à un escadron aérien de transport ou à une unité de commandos se faufilant à Gaza. La « stratégie de Samson » fait référence à la possibilité pour Israël d’utiliser son arme nucléaire, acquise grâce à la technologie française. Cependant, l’historien israélien Yuval Noah Harari, célèbre auteur des livres Sapiens et Homo Deus, met aujourd’hui en garde contre le « syndrome de Samson ».
Selon Harari, Benyamin Netanyahu et son administration risquent la survie d’Israël, aussi aveuglés par la vengeance contre Gaza que Samson l’était par ses geôliers. Il affirme que le Premier ministre a délibérément choisit de faire s’écrouler les toits de Gaza pour assouvir sa vengeance, touchant aussi bien Israéliens que Palestiniens.
Harari insiste que toutes représailles justifiées contre le Hamas et les opérations de sauvetage d’otages auraient dû être effectuées en conformité totale avec la loi internationale et en coordination avec les forces palestiniennes et les régimes arabes opposés au Hamas. Il affirme qu’il est injustifiable que tant de civils innocents soient tués à Gaza et que le peuple soit privé de nourriture.