Une semaine après l’évènement festif des délégations flottant sur le fleuve Seine, entrecoupé de présentations, y compris celle des « festivités », le long des rives et des ponts parisiens, l’impact de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 persiste. Suite à la DJ Barbara Butch, le mardi 30 juillet, Nicky Doll, drag-queen et animatrice de l’émission « Drag Race France », s’est également tournée vers la justice. D’après ce que nous avons appris, validé par son avocate Anne-Sophie Laguens, l’artiste a déposé une plainte le vendredi 2 août contre l’activiste britannique Laurence Fox et d’autres utilisateurs anonymes d’Internet pour diffamation. Le 26 juillet, M. Fox, un ancien comédien, avait mis en ligne sur X une vidéo de la phrase « festivités », faussement perçue comme une réinterprétation de la Cène, qualifiant les artistes impliqués de « pédophiles » et de « déviants ». Les autres utilisateurs anonymes ciblés par la plainte ont utilisé des termes similaires.
Nicky Doll, né Karl Sanchez, reconnaît être coutumière des messages de haine et des menaces qui « ne l’affectent pas ». Cependant, la limite franchie par Laurence Fox l’a incitée à déposer une plainte. L’artiste explique : « C’est une lutte que je souhaite porter, pour que ceux qui sont ouvertement homophobes craignent d’utiliser le terme “pédophile”, parce que nous riposterons. Etre homophobe est une chose. Mais nous assimiler à des actes aussi atroces que la pédophilie est inqualifiable et ne sera certainement pas associé à mon nom. »
Ce n’est pas la première fois que Laurence Fox a des démêlées judiciaires. En 2024, il avait été reconnu coupable de diffamation pour avoir traité la drag queen Crystal et Simon Blake, un fervent défenseur des droits LGBT+, de « pédophiles ».
Nicky Doll, une figure queer, s’attendait à des critiques mais a été stupéfiée par la vague d’hostilité religieuse qui a suivi. Selon elle, la représentation n’avait rien à voir avec la Cène mais faisait plutôt référence à « festin des dieux ». Thomas Jolly, directeur artistique de l’événement, son équipe et les artistes présents ont également donné des explications similaires.
Hugo Bardin, aussi connu sous le nom de drag queen Paloma et vainqueur de la première saison de « Drag Race France », a noté une haine « plutôt terrifiante » en raison de la portée internationale de l’événement. Bien qu’il comprenne que certaines personnes auraient pu être offensées, il trouve les réactions disproportionnées : « Ce n’est pas juste de dire “ça m’a gêné”. C’est plutôt “va brûler en enfer, tu es un pédophile, un sataniste, un sodomite”… On dirait que nous sommes en pleine Inquisition. Ce n’est pas spécifiquement plus violent qu’avant, mais c’est plus absurde ».
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