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3 août 2024 12 h 09 min

« Guerre Ukraine: Agence US Abaisse Note »

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Des personnes telles que Pierre Bouvier, Dorian Jullien, Laurent Borredon, Cécile Bouanchaud, Romain Del Bello, Mossane Faye, Jacky Goldberg, Julien Lemaignen, Marie Pouzadoux, Audrey Delaporte et Camille Simon (photos) ont contribué à l’animation de ce direct. Pour en savoir plus sur la guerre en Ukraine, vous pouvez lire tous nos articles, rapports et analyses.

Le « Monde » offre des analyses et des reportages explicatifs. Une des grandes difficultés auxquelles l’armée ukrainienne est confrontée est la lutte contre les drones russes. Par ailleurs, une Maison de l’Ukraine a été créée à Paris pour soutenir les sportifs touchés par la guerre pendant les Jeux Olympiques.

Les forces russes progressent dans la région de Donetsk en Ukraine. Les frappes russes systématiques obligent l’Ukraine à révolutionner sa production d’électricité. Le départ de la flotte russe de Crimée a été entraîné par les attaques des drones maritimes ukrainiens.

Des réponses à vos questions les plus courantes sont disponibles. Comment les drones sont-ils utilisés à Moscou et à Kiev? La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a augmenté de manière spectaculaire ces derniers mois. Selon un rapport publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé en défense, les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois, soit plus de 300 par jour sur le champ de bataille. Pour mettre cela en perspective, l’armée française n’a qu’un peu plus de 3 000 drones dans ses arsenaux.

Les UAV (véhicules aériens non habités) de petite taille, d’origine civile, disponibles en grand nombre et relativement bon marché, sont principalement utilisés par les Ukrainiens et les Russes. Ils sont utilisés pour observer le champ de bataille et diriger les troupes et les tirs d’artillerie; certains sont également modifiés pour transporter de petites charges explosives qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Les drones kamikazes, bien que moins nombreux, jouent un rôle vital, transportant de dangereuses charges explosives au-dessus des lignes de front sans cible prédéfinie. Ils sont principalement utilisés par Moscou, y compris les drones russes Lancet-3 et les Shahed-136, d’origine iranienne. L’Ukraine, dépourvue d’une marine de combat significative, défie leur opposition avec des drones maritimes, des petits kayaks télécommandés armés de 450 kg de TNT.

En raison de leur importance stratégique, les ukrainiens et les russes organisent des approvisionnements continus pour leurs troupes non seulement en achetant en masse des drones civils sur le marché, mais aussi en créant leur propre capacité de production. L’industrie ukrainienne, qui était à ses débuts lors du début de la guerre du Donbass il y a dix ans, a vu une montée en puissance considérable. À la fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a révélé la création d’une version du drone russe Lancet, à lancer sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie, en raison des sanctions occidentales limitant leur accès aux composants électroniques, a plus de difficultés. Néanmoins, les services de renseignement américains indiquent que Moscou aurait commencé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour y produire des drones kamikazes iraniens, tels que les Shahed-136.

Cependant, il est presque impossible de déterminer l’étendue des stocks de missiles de l’armée russe. L’Ukraine partage régulièrement des informations à ce sujet, mais ces chiffres sont à prendre avec précaution.

D’après Andri Ioussov, le représentant de la direction du renseignement militaire (GUR), et cité par Liga.net, avant le déclenchement du conflit, le stock de missiles russes, balistiques et de croisière, s’élevait à environ 2 300. Au début de l’année, plus de 900 étaient encore recensés. De plus, il a indiqué que la Russie possède également une dizaine de milliers de S-300, des missiles antiaériens avec une portée approximative de 120 km, ainsi qu’un nombre significatif de S-400, une version plus récente avec une portée triple. En août dernier, Vadym Skibitsky, le second en commandement du GUR, avait estimé à 585 le nombre de missiles avec une portée dépassant les 500 km.

Concernant leurs capacités de production, divers experts suggèrent qu’ils seraient capables de produire une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. En octobre, le GUR avait estimé cette production à 115 unités.

Par ailleurs, la Russie aurait acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et continuerait de le faire. Reuters, se basant sur plusieurs sources iraniennes, rapporte que depuis janvier, date à laquelle un accord a été signé, 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (de 300 à 700 km de portée) ont été livrés à la Russie. Le nombre de missiles acquis en Corée du Nord est inconnu, cependant, entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, 24 ont été tirés en Ukraine, selon le procureur général, Andriy Kostin. Selon l’analyse des fragments et des trajectoires des experts, il s’agit probablement de missiles KN-23 et KN-24 ayant une portée d’environ 400 km.

Qu’en est-il des avions de combat F-16 ?

En août 2023, les États-Unis ont approuvé le transfert des avions F-16 vers l’Ukraine, en réponse à une requête de longue date du président ukrainien. Bien qu’il y ait plus de 300 F-16 disponibles dans neuf pays européens, tous ne sont pas prêts à s’en séparer immédiatement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué le nombre de 42 F-16 assurés par les alliés occidentaux à Kiev, bien que cette information n’ait pas été vérifiée. Le Danemark s’est engagé à en fournir 19; les six premiers devraient arriver d’ici fin 2023, huit autres en 2024 et les derniers cinq en 2025, a déclaré la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas ont également promis des F-16, mais n’ont pas indiqué combien ils prévoient de transférer.

En outre, les pilotes ukrainiens doivent recevoir une formation sur ces avions de combat américains. Onze pays alliés se sont engagés à aider à la formation de ces pilotes. L’OTAN prévoit que les soldats ukrainiens ne seront en mesure d’utiliser ces avions en combat qu’au début 2024, bien que certains experts suggèrent que cela pourrait ne se produire qu’à l’été de la même année.

Deux ans après le commencement de la guerre à grande échelle, l’engagement occidental de soutien à Kiev montre des signes de faiblesse : il y a eu une baisse des nouvelles aides entre août 2023 et janvier 2024, comparé à la même période de l’année précédente, d’après le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Cette tendance pourrait continuer car le Sénat américain a du mal à appuyer les nouvelles aides et l’Union européenne (UE) a dû surmonter plusieurs obstacles pour ratifier une aide de 50 milliards le 1er février 2024, principalement en raison de l’opposition hongroise. Il est à noter que ces deux aides ne sont pas encore incluses dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui s’achève en janvier 2024.
Les chiffres de l’institut allemand démontrent que le groupe de donateurs devient de plus en plus restreint et se centralise autour de quelques pays clés : les États-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui promettent en même temps une assistance financière importante et des armes sophistiquées. En somme, depuis février 2022, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à apporter au moins 276 milliards d’euros sur le plan militaire, financier ou humanitaire.
En termes de montant absolu, les pays les plus riches ont été les plus prodigues. Les États-Unis sont sans comparaison les donateurs les plus généreux, avec plus de 75 milliards d’euros d’aide promise, dont 46,3 milliards destinés à l’aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives alimentées par les fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.

En rapportant ces dons au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donneur, nous voyons une modification dans le classement. Aux États-Unis, ils tombent à la vingtième position, représentant seulement 0,32 % de leur PIB, bien après leurs voisins Ukrainiens et les anciennes républiques soviétiques amicales. En haut du classement, nous avons l’Estonie qui contribue avec 3,55 % de son PIB, suivie du Danemark à 2,41 % et de la Norvège à 1,72 %. La Lithuanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top 5. Les trois pays Baltes, qui ont tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus généreux depuis l’initiation du conflit.

En ce qui concerne le classement du pourcentage de PIB, la France se retrouve à la vingt-septième position, ayant engagé seulement 0,07 % de son PIB, légèrement derrière la Grèce (0,09 %). L’aide de Paris a constamment diminué depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – La France était en vingt-quatrième position en avril 2023, et en treizième position à l’été 2022.

Qu’est-ce que nous savons sur les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Depuis plusieurs mois, l’Ukraine et la Pologne sont en désaccord. La tension est surtout centrée autour du transit des céréales de l’Ukraine. Au printemps 2022, pour faciliter la vente des produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient sans frais douaniers, l’Union européenne a instauré des « voies de solidarité ». Toutefois, environ 50 % des céréales ukrainiennes sont passées par l’UE depuis le commencement du différend, selon la Fondation Farm. Ces céréales sont vendues à un prix bien inférieur à celui du blé produit en UE, en particulier en Europe centrale.

La Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont affirmé que ces céréales déstabilisaient leurs marchés locaux, affectant les revenus de leurs agriculteurs. En avril 2023, ces pays ont donc bloqué unilatéralement leurs importations. Bruxelles a approuvé cet embargo, à condition qu’il n’interfère pas avec le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure pas plus de quatre mois. Varsovie a néanmoins décidé de maintenir sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, affirmant que le problème sous-jacent n’avait pas été résolu. Bruxelles a maintenu que l’embargo n’était plus justifié car ses observations indiquaient qu’il n’y avait pas de distorsion des marchés nationaux pour les céréales.

Depuis la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, les agriculteurs polonais ont érigé un blocage pour stopper l’intrusion des camions ukrainiens sur leur sol national. Ils exigent un « embargo total » sur les produits agricoles et alimentaires venant de l’Ukraine, se plaignant d’une augmentation significative de leurs frais de production au moment où les silos et les entrepôts sont surchargés et les prix sont dégringolés. Le chef d’Etat ukrainien a exprimé début 2024 que le siège de la frontière polonaise indiquait une « détérioration de la solidarité » envers son nation et a demandé des discussions avec la Pologne. « Seule la Russie profite » de ces conflits, a-t-il déclaré, en condamnant la « présence de slogans explicitement pro-Poutine ».

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