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Botanique secrète d’un couple nomade

Le 15 novembre 1766, Louis-Antoine de Bougainville, en compagnie du botaniste, Philibert Commerson, se lance dans un voyage scientifique autour du monde. Au fil de ses explorations notamment en Amérique du Sud, dans le Pacifique et en Indonésie, il développe un vif intérêt pour des espèces végétales non encore découvertes en Europe. C’est donc ainsi qu’il donne son nom à l’une d’elles : le bougainvillier. La question qu’on se pose est de savoir si l’ancien mannequin, Nicolas Malleville, qui découvre la luxuriante végétation de la Polynésie lors d’une séance photo en 1999, s’est rappelé de l’explorateur français. Cette découverte a ravivé, chez cet ancien étudiant en paysagisme et design, son amour pour la botanique.

Vingt-cinq ans plus tard, cet argentin de quarante ans se spécialise dans l’élaboration de parfums unisexes, légèrement exotiques, concoctés à partir d’ingrédients naturels. Ces créations deviennent des eaux de parfum, des huiles corporelles ou de bain, des savons, et des bougies parfumées, tous signés Coqui Coqui. En plus de cette marque, Nicolas Malleville et son épouse, Francesca, établissent entre 2000 et 2010 une demi-douzaine d’hôtels de charme dans la région du Yucatán, au Mexique. Même si la famille, maintenant établie à Bora Bora, y réside encore une partie de l’année.

Malgré leurs différences, ces établissements, conçus et décorés selon leur environnement, créent un univers harmonieux et unique. Ils sont un mélange d’authenticité, d’élégance et de durabilité qui caractérisent Coqui Coqui depuis plus de deux décennies, anticipant ce que l’industrie hôtelière concrétise aujourd’hui. Francesca Bonato-Malleville explique: « Depuis nos débuts, nous avons eu deux offres d’achat, au début et plus récemment, mais nous tenons fermement à notre indépendance, grâce au soutien de notre famille. Par exemple, l’entreprise est gérée par le beau-frère de Nicolas, un avocat.»

C’est dans la petite ville de Tulum, situeé dans la Riviera Maya, au Yucatán, que cette aventure entrepreneuriale a vu le jour. En 2002, Nicolas Malleville n’était pas totalement satisfait de sa carrière de mannequin (avec Burberry, DKNY ou Gucci) et de sa vie new-yorkaise, bouleversée par les attentats du 11-Septembre. C’est dans ce coin du Quintana Roo qu’il a trouvé son amour. À l’époque, Tulum n’était pas encore le centre d’attention bruyant qu’elle allait bientôt devenir, peuplé par des foules d’influenceurs qui la rendaient populaire sur Instagram.

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