La police britannique a été placée en alerte le samedi 3 août grâce à des manifestations croissantes après les émeutes qui ont agité Sunderland, une ville du nord-est de l’Angleterre. On attribue ces émeutes à un groupe d’extrême droite. Des manifestations violentes ont également éclaté à Liverpool, Manchester, et à Belfast avec des revendications anti-immigration et anti-musulmanes.
Ces manifestations ont débuté après l’assassinat de trois petites filles à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, suite à une attaque au couteau par un adolescent de 17 ans, Axel Rudakubana. Des rumeurs ont circulé concernant la religion et l’identité de l’auteur de l’attaque. Le pays a ensuite connu trois jours de violences malgré la forte condamnation du gouvernement travailliste contre ce qu’il a qualifié de « haine d’extrême-droite ». Les violences ont commencé à Southport mardi, se sont étendues à Londres et à d’autres villes mercredi et ont secoué Sunderland le vendredi.
Les manifestations de samedi, qui ont été signalées dans plusieurs villes dont Leeds, Nottingham, Portsmouth, et Belfast en Irlande du Nord, ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux par des personnalités de l’extrême droite, notamment Tommy Robinson, fondateur et ancien chef de l’English Defence League. La situation a souvent été tendue et a à certains endroits dégénéré en contre-manifestations appelées par des groupes anti-racistes, comme à Liverpool.
Dans le nord-ouest de l’Angleterre, dans une ville populaire, des manifestants ont affronté les forces de police, lançant des projectiles comme des chaises et des briques, d’après un photographe de l’Agence France-Presse (AFP). Des officiers ont été blessés lors d’incidents violents dans le centre de Liverpool, selon un rapport de la police du Merseyside sur X. La police a déclaré qu’elle ne tolérerait pas ces comportements et qu’elle arrêterait les coupables.
Dans différents lieux du Royaume-Uni, plus de trente manifestations ont été organisées. A Manchester, des affrontements ont éclaté entre des manifestants et la police, qui tentait de séparer un contre-rassemblement pour éviter les heurts, informe la BBC. À Nottingham, la police a dû intervenir entre des manifestants, certains criant des slogans anti-migrants et agitant des drapeaux anglais, tandis que d’autres répondaient : « Les réfugiés sont les bienvenus ici », d’après une journaliste de l’AFP présente.
À Hull, dans le nord-est, des manifestants ont brisé les fenêtres d’un hôtel qui logeait des demandeurs d’asile, rapporte la BBC, tandis qu’à Belfast, des pétards ont été lancés lors de confrontations tendues entre un groupe anti-musulmans et des manifestants anti-racistes.
Ces manifestations, dont la plupart s’inscrivaient dans une logique anti-immigration sous le slogan « Enough is enough » (Trop c’est trop), ont été largement relayées sur les réseaux sociaux, selon une étude de l’organisation de lutte contre le racisme Hope Not Hate (L’espoir, pas la haine).
Les leaders religieux musulmans sont particulièrement préoccupés, car une mosquée à Sunderland a été ciblée, tout comme une autre à Southport (dans le nord-ouest de l’Angleterre) lors de troubles antérieurs le mardi.
Surveillance policière autour des mosquées
À Londres, les manifestants d’une marche pro-palestinienne régulièrement organisée au centre-ville se sont rassemblés comme prévu, sous une surveillance policière étroite. « Mes parents m’ont conseillé de ne pas venir aujourd’hui, mais j’appartiens à cet endroit. Le Royaume-Uni est mon pays », a déclaré Meraaj Harun, un étudiant de 24 ans, à l’AFP.
La Metropolitan Police de la capitale a annoncé vendredi qu’elle avait augmenté les ressources déployées. Elle a également mis en garde qu’elle « ne tolérera aucune personne se servant du droit de manifester pour commettre des actes violents ou inciter à la haine ethnique ou religieuse ».
Vendredi soir, à Sunderland, des confrontations ont eu lieu devant une mosquée de la ville impliquant policiers et manifestants, dont beaucoup brandissaient des drapeaux anglais et scandaient des slogans islamophobes. La police a condamné les « niveaux extrêmes de violences ». Trois agents ont été hospitalisés et huit personnes ont été arrêtées. Un poste de police a également été incendié. Des incidents similaires avaient eu lieu mercredi dans plusieurs villes, dont Londres, Hartlepool (nord) et Manchester.
Condamnation des violences par les autorités
Les autorités et de nombreux politiciens ont fermement condamné ces violences, la ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, garantissant que les émeutiers « payeront pour leur violence et leur comportement de voyous ».
Kim McGuinness, le maire de la région du nord-est, a critiqué fermement les « groupes d’extrême droite ». Selon elle, ces groupes ont prétendu organiser un rassemblement pacifique à Sunderland, mais en réalité, il n’en était rien. Elle a déclaré samedi à la BBC que la situation était violente et criminelle, et que la police a réagi de manière ferme.
En outre, Bridget Phillipson, ministre de l’éducation et élue de Sunderland, a condamné ces actes de violence qu’elle a qualifiés d' »impardonnables ». Elle a également assuré que les criminels en cause seront identifiés et poursuivis en justice.
De son côté, Priti Patel, ancienne ministre conservatrice de l’intérieur et candidate à la tête du parti, a décrit les violences comme « totalement inacceptables ». Elle a exhorté le gouvernement à rappeler le Parlement, qui a suspendu ses activités mardi dernier pour la pause estivale traditionnelle.
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