Suite au meurtre tragique de trois jeunes filles en début de semaine, des troubles ont éclaté à Sunderland vendredi 2 août en fin d’après-midi. À la suite des incidents, trois agents de police ont été amenés à l’hôpital, et huit individus ont été arrêtés.
« Les fonctionnaires qui étaient en service ce soir-là ont fait face à des niveaux de violence extrêmes et inexcusables, » a exprimé Helena Barron, un haut responsable du service de police de Northumbria, dans une déclaration. Elle a également confirmé que deux policiers demeurent hospitalisés.
Des vidéos partagées sur les plateformes de réseaux sociaux mettent en avant le chaos causé par des centaines de personnes dans le centre de Sunderland, située au nord-est de l’Angleterre. Les forces de l’ordre ont été attaquées, et au moins un véhicule a été incendié. Ces actes violents ravivent les craintes d’une recrudescence des affrontements qui ont secoué le pays tout au long de la semaine, malgré une soirée relativement tranquille le jeudi.
« Nos agents continuent d’être aux prises avec les troubles en cours et sont les cibles de violences graves, » a annoncé le service de police de Northumbria. « Ce que nous observons est totalement inadmissible, » a-t-il dénoncé. La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a affirmé lors d’une intervention sur X que les émeutiers « subiront les conséquences de leur violence et de leurs agissements délinquants. » « Le gouvernement soutient pleinement la police dans ses actions pour rétablir l’ordre le plus rapidement et efficacement possible, et pour veiller à l’application stricte de la loi, » a-t-elle ajouté, en soulignant que ces émeutiers « ne sont pas le reflet de la Grande-Bretagne. »
Kim McGuinness, la mairesse de la région, s’est exprimée avec consternation face à l’utilisation de la tragédie pour perpétrer des violences, attaquer des forces de l’ordre et causer des dommages materiels. Elle a déclaré ceci sur X, soutenant les propos du Premier ministre Keir Starmer, exprimés la veille.
La nouvelle vague de violence se produit dans un contexte de tensions, alors que la police se prépare pour un week-end potentiellement tumultueux. A Londres notamment, la Metropolitan police a renforcé ses effectifs pour apporter une sensation de sécurité aux citoyens, du fait d’une marche pro-palestinienne prévue dans la capitale, ainsi qu’un rassemblement contre l’immigration.
La police du Merseyside également, où une cinquantaine de policiers ont été blessés lors de confrontations mardi dernier à Southport, la ville du nord-ouest de l’Angleterre où s’est déroulée l’attaque au couteau la veille. Elle a déclaré être prête pour d’éventuelles nouvelles violences et a augmenté les patrouilles dans le centre-ville de Liverpool.
Entre 200 et 300 individus, identifiés comme étant des sympathisants du groupe d’extrême droite anti-Islam English Defence League (EDL) par la police, se sont vus impliqués dans des troubles ce mardi. Cela s’est déroulé sur une toile de bruits et de spéculations concernant la religion, l’identité ou l’origine de l’agresseur, partagées sur Internet. Un suspect, Axel Rudakubana, âgé de 17 ans, a été inculpé pour homicide et tentative d’homicide et a été mis en détention.
Des protestations sont attendues dans diverses villes, y compris Nottingham au centre de l’Angleterre, Rotherham au nord, Cardiff au Pays de Galles, et Belfast en Irlande du Nord, selon les services de police. Suite aux tensions à Southport, où une mosquée a été attaquée, les dirigeants de lieux de culte musulmans ont renforcé leur sécurité.
Dans la capitale, la Metropolitan Police (Met) a organisé des réunions avec la communauté musulmane et visité plusieurs mosquées pour fournir des conseils et prendre en compte leurs préoccupations, a-t-elle annoncé dans un communiqué de presse. La Met a averti qu’elle ne tolérerait pas les incidents de violence ou d’incitations à la haine raciale et religieuse lors des manifestations.
Il y aura une marche pro-palestinienne ainsi qu’un rassemblement près de son itinéraire issus du mouvement « Enough is enough » (« Trop c’est trop »). Ces slogans anti-immigration ont gagné en popularité sur les réseaux sociaux. Mercredi dernier, plusieurs centaines de personnes, agitant des drapeaux anglais et scandant des slogans anti-immigration, avaient manifesté dans une atmosphère tendue devant Downing Street, ce qui avait entraîné 111 arrestations.
Zara Mohammed, secrétaire générale du Muslim Council of Britain, a exprimé à l’Agence France-Presse l’inquiétude profonde de la communauté musulmane après les événements de Southport. Elle a aussi mentionné que les responsables de mosquées sont « angoissés » lors d’une réunion organisée jeudi concernant la sécurité des lieux de culte.
Le chef du gouvernement britannique, Keir Starmer, a exprimé jeudi sa détermination et son appui aux forces de l’ordre face à l’augmentation des manifestations marquées par des agressions, qui sont manifestement provoquées par l’hostilité de l’extrême droite.