La Coordination rurale (CR) a proposé un bonus controversé de 1 000 euros pour chaque « loup tué » en Haute-Vienne. Cette initiative a conduit le préfet à signaler la situation auprès du parquet en raison de cette menace envers une espèce protégée, selon les informations obtenues par l’Agence France-Presse (AFP) le vendredi 2 août auprès de la préfecture.
Le 21 juillet, une brebis a été blessée à Bussière-Poitevine, situé à 60 kilomètres au nord de Limoges. D’après la préfecture, « aucune preuve » ne permet néanmoins « d’attribuer la blessure de la brebis à une attaque de loup ». « Pour nous, c’est un loup », rétorque l’organisation agricole qui a offert la récompense à qui apportera « un loup tué », une proposition qui est « évidemment » une provocation. « C’est pour faire du bruit, donner un coup dans la fourmilière », explique à l’AFP le leader de la CR dans le département, Thomas Hégarty, éleveur de chèvres et de bovins. Selon lui, personne n’a encore réclamé la récompense.
Selon le leader syndical, environ « vingt à vingt-cinq bêtes » ont été tuées en Haute-Vienne cette année. La préfecture a signalé seize prédations sur les ovins en 2024, mais seulement quatre cas où « la responsabilité du loup n’a pas été écartée ». En 2023, vingt prédations avaient été signalées, dont trois cas suspects.
One Voice, l’association écologiste, a déclaré que la prime anti-loup offerte par la CR est une « encouragement à commettre des infractions », sachant que « porter atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques » est puni de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 150 000 euros, selon le code de l’environnement.
« One Voice a déclaré qu’ils n’hésiteraient pas à engager des poursuites contre les braconniers et la Coordination rurale pour chaque loup tué illégalement. Ils ont également demandé au syndicat de supprimer ses publications. Thomas Hégarty a affirmé avoir reçu cette demande mais insiste sur la nécessité d’alerter contre les risques liés au loup, mentionnant le cas d’une petite fille mordue aux Pays-Bas en juillet. Il s’exprime avec l’espoir que personne n’aura à faire face à un tel situation impliquant un de leurs enfants. Le loup, qui avait été presque entièrement éradiqué, fait face à des conflits lors de son retour en Europe, principalement à cause d’attaques de bétail. Cela a provoqué des débats parfois houleux entre ceux qui soutiennent et s’opposent à la présence du carnivore. En 2023, la présence de l’espèce Canis lupus a été confirmée dans vingt-trois pays de l’Union européenne, avec une population estimée à environ 20 300 individus. »