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2 août 2024 6 h 10 min

« Hamas appelle à colère vendredi, funérailles Haniyeh »

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Le vendredi 2 août, le Hamas a annoncé une « journée de rage » pour commémorer l’enterrement de son chef, Ismaïl Haniyeh, dont le corps est arrivé au Qatar, son lieu d’exil. Un hommage national a été rendu à la figure politique du groupe palestinien islamiste avant son enterrement, où des milliers de gens ont assisté à Téhéran, lieu de son assassinat présumé par Israël.

Avant cet événement, le cerveau militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, a rencontré son destin dans une attaque revendiquée par Israël. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis le jeudi dans un discours télévisé une « réponse inévitable », soulignant que « Israël ne prend pas en compte les lignes rouges qu’il a franchies ». Plus tard dans la soirée, le Hezbollah a annoncé le lancement de plusieurs roquettes en direction du nord d’Israël pour venger une « attaque » israélienne ayant « causé plusieurs morts parmi les civils ».

Israël a confirmé par la suite, le jeudi, le décès du leader de la faction armée du Hamas, Mohammed Deif, lors d’un raid aérien à Khan Younès, dans la bande de Gaza, qui a eu lieu le 13 juillet.

Suite aux attaques à Téhéran et à Beyrouth, l’inquiétude d’une possible extension du conflit à tout le Moyen-Orient entre Israël d’un côté, et l’Iran et ses alliés de l’autre, est remontée à la surface. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré le jeudi que son pays est hautement préparé pour tout scénario, que ce soit défensif ou offensif.

« Sévère Punition »

La capitale de l’Iran, Téhéran, a été le site de funérailles grandioses pour Ismaïl Haniyeh, où des milliers de personnes en deuil ont défilé, tenant ses portraits, en appelant à la revanche. L’Ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême iranien, a prononcé la prière funéraire devant les cercueils de Haniyeh et de son garde du corps drapés du drapeau palestinien à l’Université de Téhéran. Massoud Pezeshkian, le président iranien, et Hossein Salami, le dirigeant des Gardiens de la Révolution, étaient présents lors de la cérémonie. Les cercueils ont été conduits dans un camion orné de fleurs à travers la ville.

Haniyeh, âgé de 61 ans, a perdu la vie mercredi suite à l’attaque d’un « projectile aérien », selon les rapports des médias locaux. Il se trouvait dans un logement réservé aux anciens combattants au nord de Téhéran, après sa participation à la cérémonie d’inauguration de M. Pezeshkian. Selon le New York Times, qui cite cinq officiels anonymes du Moyen-Orient, Haniyeh a plutôt été victime d’une bombe dissimulée dans la résidence pendant environ deux mois. Le complexe résidentiel, protégé par les Gardiens de la Révolution, est situé dans un quartier chic au nord de Téhéran.

Suite à la mort de Haniyeh, le Guide suprême a averti Israël d’un « châtiment sévère ». Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Parlement iranien, a annoncé lors des funérailles : « Nous exécuterons assurément l’ordre du Guide, au bon moment et au bon endroit ».
Le but est d’éviter toute escalade.

Les insurgés houthis yéménites, qui sont également des alliés du Hamas, ont promis jeudi une « réplique militaire » à ce qu’ils considèrent comme une « escalade dangereuse » déclenchée par Israël. D’après le New York Times, qui cite trois officiels iraniens anonymes, l’ayatollah Khamenei a ordonné de frapper Israël en réponse à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh lors d’une réunion de crise du Conseil suprême de la sécurité nationale ce mercredi matin.

Bien qu’il y ait des appels à vengeance, plusieurs analystes estiment que la contre-attaque de la République islamique et de ses alliés sera probablement contenue pour éviter une montée en puissance. Amal Saad, une spécialiste du Hezbollah, a émis l’hypothèse selon laquelle l’Iran et le Hezbollah ne voudraient pas entrer dans le jeu de Benyamin Netanyahou en lui offrant une excuse pour impliquer les États-Unis dans une guerre. « Ils tenteront d’éviter une guerre tout en dissuadant fermement Israël », a-t-elle ajouté.

Le chef de l’état américain, Joe Biden, a garanti jeudi au Premier ministre israélien que les États-Unis restent « engagés » pour la sécurité de l’État juif contre « toutes les menaces iraniennes ». Au cours d’un appel téléphonique entre les deux dirigeants, auquel la vice-présidente Kamala Harris était également présente, Joe Biden a « souligné l’importance des efforts visant à réduire les tensions dans la région », selon un communiqué de la Maison Blanche.

« Le Président a réitéré son engagement à protéger la sécurité d’Israël contre toutes les menaces de l’Iran, y compris des groupes terroristes qui agissent par procuration comme le Hamas, le Hezbollah et les rebelles houthis », a rappelé la présidence américaine.

La Maison Blanche a mentionné que Joe Biden a abordé le sujet des efforts pour défendre Israël contre des menaces y compris celles liées aux drones et aux missiles balistiques. Cela pourrait impliquer des déploiements supplémentaires d’armes défensives américaines.