Une enquête sur le cyberharcèlement subi par Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, a été initiée mercredi dernier, selon les informations parvenues à Le Monde le vendredi 2 août, confirmées par l’Agence France-Presse (AFP). Ce dernier a officiellement déposé une plainte et l’enquête a été assignée à l’office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine, sous l’égide du pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Jolly a soumis sa plainte mardi à la brigade de répression de la délinquance contre la personne, exprimant qu’il était la cible de messages malveillants et insultants sur les réseaux sociaux qui attaquaient sa supposée orientation sexuelle et ascendance israélienne. Les charges portées dans sa plainte comprennent des menaces de mort liées à l’origine et à l’orientation sexuelle, insulte publique en raison de l’origine, insulte publique pour raison de l’orientation sexuelle et diffamation.
Interrogé par l’AFP, l’équipe de Jolly n’a pas encore réagi. Alors que la cérémonie, qui a eu lieu le 26 juillet, a été applaudie par de nombreux spectateurs pour sa créativité, un de ses segments incluant des drag-queens est maintenant l’objet de controverses parmi des groupes conservateurs et d’extrême droite, en France et à l’étranger. Cette partie du spectacle a reçu des critiques de la part des dirigeants politiques d’extrême droite, de l’épiscopat français et même de l’ancien président américain et candidat à la Maison Blanche, Donald Trump.
Le comité organisateur des Jeux olympiques a fortement dénoncé les menaces et l’intimidation dont sont victimes les créateurs et les artistes impliqués dans la cérémonie d’ouverture, notamment Thomas Jolly, selon une déclaration faite vendredi à l’AFP. « Paris 2024 exprime son soutien à Thomas Jolly ainsi qu’à tous les artistes et écrivains qui ont fait l’objet d’attaques. »
Anne Hidalgo, la maire de la ville hôte, a déclaré dans un communiqué, « En tant que maire de Paris, je tiens à exprimer mon soutien sans faille à Thomas Jolly face aux menaces et intimidations dont il est l’objet. Au cours de la cérémonie d’ouverture, Thomas Jolly a magnifiquement représenté nos valeurs. Nous avons été fiers et honoré de pouvoir compter sur son talent. Paris a toujours soutenu, et continuera de soutenir, les artistes, la créativité et donc la liberté. »
Une autre affaire a été lancée à Paris cette semaine pour cyberharcèlement grave et menaces de mort contre la DJ française Barbara Butch, une militante féministe et lesbienne, qui a été mise en avant lors de la performance intitulée « Festivités ».
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