« Se tourner vers l’avenir » est le leitmotiv de Kamala Harris, candidate à la Maison Blanche pour les Démocrates, tandis que son opposant, Donald Trump, semble fixé sur les événements passés. Cependant, une teinte inquiétante vient de s’ajouter à l’avenir économique : le taux de chômage aux États-Unis a brusquement bondi à 4,3 % en juillet, tel que rapporté par le Bureau du travail le vendredi 2 août, augmentant de 0,2 point dans le mois et de 0,8 point sur l’année. Le nombre total de chômeurs a grimpé à 7,2 millions de 5,9 millions en juillet 2023. Pire encore, les emplois créés en juillet n’étaient que de 114 000, bien en dessous des 179 000 de juin et loin des prévisions du marché de 185 000 nouveaux emplois.
Ce développement offre une nouvelle perspective. Les marchés financiers, qui espéraient jusqu’à présent un ralentissement graduel de l’économie, sont maintenant alarmés par la menace d’une éventuelle récession. Les mauvais indicateurs économiques étaient auparavant considérés comme de bonnes nouvelles, car ils signalaient un ralentissement économique contrôlé, ce qui aurait permis à la Réserve fédérale (Fed) de réduire ses taux d’intérêt dès septembre (ceux-ci s’inscrivant dans une marge de 5,25 % à 5,50 %). Cette réduction pourrait diminuer le coût du crédit, apportant une bouffée d’oxygène au marché immobilier et à l’économie en général.
Les mauvaises nouvelles ne sont plus rien d’autre que des signaux sombres d’un possible ralentissement économique plus sévère que prévu. La Réserve Fédérale est critiquée pour sa lenteur à alléger la pression sur l’économie. Jerome Powell, le président de la banque centrale, avait exprimé lors de sa conférence de presse le mercredi 31 juillet, son inquiétude à propos d’un nouveau ralentissement significatif du marché de l’emploi. Maintenant que nous y sommes, face à cet échec, le Wall Street Journal prévoit qu’en septembre le sujet de discussion à la Fed sera une réduction des taux d’un demi-point et pas seulement de 0,25 %, espérant ainsi éviter un ralentissement excessif.
Tout à coup, l’horizon s’assombrit. En attendant, les taux d’intérêt à long terme ont chuté à 3,8 %, atteignant leur niveau le plus bas depuis le début de l’année. L’indice Nasdaq, fortement technologique, a chuté de 3,4 % vendredi matin et a subi une perte de plus de 11 % depuis son sommet au début du mois de juillet. À son tour, le S & P 500, qui représente les grandes entreprises, a diminué de 2,5 % et l’indice Dow Jones a chuté de 2,3 %.
La perspective de Wall Street s’est assombrie malgré une croissance annuelle de 2,8 % au deuxième trimestre, une inflation tombée à 3 % en juillet et une conférence de presse positive du M. Powell le mercredi 31 juillet. La chute de l’indice manufacturier le jeudi 1er août pour le quatrième mois de suite, atteignant 46,8 contre 48,5 en juin, indique une problématique dans l’industrie. Un chiffre sous 50 révèle une contraction du secteur. Selon Timothy Fiore, le président de l’enquête ISM, l’activité manufacturière américaine a entamé une phase de contraction plus sévère. La demande est faible car les compagnies hésitent à investir dans le capital et les stocks à cause, entre autres, de la politique monétaire actuelle. Il reste encore 48,11% de cet article pour les abonnés à lire.
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