Il y a un scepticisme général concernant la victoire de Nicolas Maduro lors de la récente élection présidentielle vénézuélienne. A la suite des élections, un grand nombre de citoyens vénézuéliens et une partie importante de la communauté internationale ont demandé à consulter les « documents » qui ont conduit les autorités électorales à annoncer la victoire du président en exercice, avec 51,2% des voix, par rapport à son adversaire principal, Edmundo Gonzalez, qui a obtenu 44,2% des voix. Ces « documents » font référence à la documentation mise en place suite aux résultats produits par la machine de vote électronique.
Maduro a fait plusieurs discours avec véhémence et agacement à la télévision, dans lesquels il condamne les maneuvres de l’opposition qu’il juge criminelles et invoque l’interférence étrangère. Toutefois, il n’a pas fourni les dits « documents ». Faisant pression sur le pouvoir vénézuélien, le Brésil, la Colombie et le Mexique, trois nations ayant jusqu’à récemment de bonnes relations avec le Venezuela, ont également demandé la divulgation rapide des résultats détaillés, bureau par bureau. Washington a été plus extrême, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, déclarant qu’Edmundo Gonzales Urrutia a gagné le plus de voix lors de la présidentielle du 28 juillet. Il a cité des « preuves écrasantes » fournies par l’opposition.
Malgré cela, le Venezuela maintient qu’il a le « meilleur système électoral au monde ». Cette affirmation provient de l’ancien président des États-Unis et fondateur du Centre Carter, Jimmy Carter, qui en 2012 a encensé l’efficacité technique d’un système de vote entièrement informatisé. « Les machines à voter et le système de transmission de données sont très fiables », une affirmation que tous les observateurs à Caracas s’accordent à dire.
Dans le processus du vote, l’électeur laisse sa voix sur un écran. Après cela, la machine capture sa sélection, génère un reçu en papier qu’il place ensuite dans une urne. Au moment de la fermeture des bureaux de vote, ces machines transmettent l’ensemble des données vers la « salle de totalisation » du Conseil national électoral (CNE) à Caracas. À part cela, elles délivrent aussi une bande de papier – connue comme le « chorizo » dans la terminologie électorale, qui affiche les résultats détaillés. Signée par les membres du bureau, cette bande se transforme en « compte-rendu », dont une copie est remise aux représentants des partis politiques présents sur place.
Par la suite, la moitié des urnes sont ouvertes et les votes en papier sont inspectés pour confirmer leur correspondance avec le résultat électronique. « Ce double traçage du vote, à la fois électronique et papier, est ce qui sécurise la fiabilité du système », témoigne Griselda Colina, experte en matière électorale.
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