L’Ukraine, qui affronte une invasion à grande échelle par la Russie depuis près de trente mois, a son président, Volodymyr Zelensky, dans un état de préoccupation manifeste. Il décrit la situation actuelle comme « difficile » lors d’une interview donnée au Monde, à Libération, à L’Equipe et à l’Agence France-Presse lors d’une visite à Rivne, une ville dans le nord-ouest de son pays.
Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas assisté à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, il explique qu’il aurait volontiers accepté l’invitation d’Emmanuel Macron si la situation de son pays n’était pas si périlleuse. Il déplore que malgré le déroulement des Jeux Olympiques, les Russes continuent d’attaquer leur territoire, visant spécifiquement leur infrastructure énergétique depuis quelques mois.
Il admet que les JO peuvent être considérés comme un événement politique, mais pour lui, ils symbolisent avant tout une grande célébration. Cependant, pour l’Ukraine, en état de guerre, ce n’est pas un moment de joie.
Il est questionné sur la décision du Comité International Olympique d’autoriser quinze athlètes Russes et dix-huit Biélorusses à participer sous une bannière neutre, la réponse de Zelensky reste inconnue.
Il est parfois surprenant de voir comment la Russie continue à prospérer monétairement à travers l’exploitation des ressources énergétiques et le fonctionnement de certaines de ses banques, malgré les sanctions imposées. Ces dernières semblent davantage être des demi-sanctions. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’exclure officiellement son équipe des Jeux olympiques, et je suis reconnaissant envers ceux qui s’y sont opposés. Cependant, ce ne sont aussi que des demi-sanctions. Bien sûr, le nombre d’athlètes russes et biélorusses est plus limité, mais personne n’est trompé.
Si notre objectif est de lutter contre la tyrannie et l’autoritarisme, nous devons prendre des actions concrètes. Il est inutile de mettre en place des demi-sanctions ou de faire du populisme. Pardonnez-moi, mais pendant la guerre, les Russes ont assassiné 488 sportifs et entraîneurs ukrainiens. Considérons cette bannière neutre. Elle devrait être tachée de sang. Et à ce moment-là, qu’ils participent. Car c’est ce qu’ils méritent.
Les forces russes progressent encore en Ukraine de l’Est. Pourquoi continuent-ils à avancer?
Il y a plusieurs explications à cela. Nous avons formé quatorze brigades, ce n’est plus un secret à présent. Nous avions l’intention d’armer ces brigades pour défendre notre territoire et mettre en place des rotations pour permettre aux soldats de se reposer et d’être remplacés. Si seulement trois de ces quatorze brigades sont armées, comment pouvons-nous arrêter les Russes? Nous sommes extrêmement reconnaissants pour le soutien financier que nos alliés ont approuvé, pour tous ces milliards. Mais comment effectuer une rotation si les brigades sont démunies?
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