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1 août 2024 11 h 08 min

Trois hommes condamnés pour attaque djihadiste

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La cour de justice du Burkina Faso a imposé une peine d’emprisonnement à vie à trois individus, mercredi 31 juillet, suite à leur rôle dans une attaque djihadiste en octobre 2015, l’une des premières subies par ce pays sahélien qui reste sous la menace de ces factions armées. La brigade de Samorogouan (nord-ouest) a été la cible de l’assaut mené par une cinquantaine d’agresseurs, qui a entraîné la mort de trois gendarmes.

Dix accusés ont été présentés et quatre ont comparaître lors du procès qui s’est ouvert le 22 juillet devant la Haute Cour de Ouagadougou. Trois ont été déclarés coupables de « participation à une association terroriste », « meurtres », « possession illégale d’armes » et « destruction aggravée de biens publics ». Le tribunal a stipulé que tous les accusés disposent de deux semaines pour interjeter appel.

Parmi les accusés, Sangaré Lassina a déclaré être innocent, soutenant qu’il n’était pas présent lors de l’attaque car il se trouvait à l’étranger. Un autre accusé, Dramane Sanou, a admis avoir fourni des médicaments aux combattants, mais a déclaré qu’il ne savait pas « ce qui se passait réellement ». « Je m’excuse auprès de ceux qui ont perdu des êtres chers. Je n’ai pas compris la gravité de la situation. Je m’excuse auprès de la population », a-t-il déclaré.

Seydou Dembélé, qui était mineur lors de son implication dans l’incident, a été sanctionné par une peine de cinq ans de prison et une amende de 2 millions de francs CFA, soit environ 3 000 euros. Cette peine a cependant été assortie d’un sursis. « Je ne savais pas pour quelle raison j’étais là ce jour-là. On ne m’a donné aucune responsabilité, on m’a juste dit de m’asseoir et de regarder », a-t-il déclaré, se proclamant tout comme les autres, « innocent » de toutes les accusations.

L’agression sur la brigade de Samorogouan est l’une des premières de ce genre qu’a connu le Burkina Faso. Depuis lors, le pays est fréquemment la cible d’attaques de groupes djihadistes ayant causé la mort de plus de 20 000 personnes, dont près de 3 800 rien qu’en cette année, d’après l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) qui répertorie les victimes de conflits à travers le globe. Depuis quelques mois, les autorités ont cessé d’informer sur les attaques persistantes qui continuent d’apporter le deuil dans le pays. En septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a instauré un gouvernement militaire, promettant de faire de la sécurité une priorité.