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Sanchez porte plainte pour son épouse

Pedro Sanchez a tout mis en oeuvre pour éviter une situation embarrassante où un juge serait amené à entrer dans le palais de Moncloa, lieu qui abrite les services et la résidence officielle du président du gouvernement espagnol, pour l’interroger à propos des agissements de son épouse, Begoña Gomez, accusée d’une affaire présumée de trafic d’influence. Malheureusement, tous ses efforts furent sans effet. En effet, le juge en charge de l’affaire, Juan Carlos Peinado, a rejeté son souhait de témoigner par écrit ainsi que toutes ses autres tentatives. Au bout du compte, comme anticipé, le mardi 30 juillet à 11 heures, le juge a fait son entrée dans la résidence présidentielle en présence de nombreuses caméras, accompagné de son avocate Marta Castro, représentant le parti d’extrême droite Vox, partie plaignante dans cette affaire.

Suite à sa sortie, quelques minutes plus tard, Sanchez a choisi de rester silencieux, bien que auditionné comme témoin. Cependant, le président du gouvernement n’avait pas dit son dernier mot. Quelques heures après, il a porté plainte contre le juge par l’intermédiaire du bureau de l’avocat général de l’Etat – les services judiciaires du gouvernement – pour « prévarication », pour avoir manqué délibérément à ses fonctions et obligations ce qui l’a empêché de témoigner par écrit, comme le permet la loi aux membres du gouvernement.

Dans un communiqué émis par le cabinet de l’avocat général de l’Etat, la plainte déposée n’est pas considérée comme une attaque envers l’autorité judiciaire, mais comme une réponse à un juge qui a surexploité ses pouvoirs et a ainsi compromis l’état de droit. Cette plainte est un témoignage de confiance envers le système judiciaire pour mettre fin à ces abus. C’est en fait un moyen de riposter aux critiques exprimées par l’association majoritaire des juges, l’Association professionnelle de la magistrature à tendance conservatrice, qui avait exprimé ses inquiétudes la veille à la Commission européenne concernant les attaques et pressions subies par M. Peinado de la part des membres du gouvernement et du Parlement. Ils craignaient que cela affecte la confiance que les citoyens portent envers le système judiciaire.

L’Espagne traverse depuis plusieurs mois une période tendue due à des conflits entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Pour le gouvernement espagnol, il n’y a aucun doute que les poursuites intentées en avril contre Begoña Gomez, l’épouse de Pedro Sanchez, sont le résultat d’une chasse aux sorcières politique. Lors d’une conférence de presse le mardi 30 juillet, la ministre porte-parole du gouvernement, Pilar Alegria, a exprimé sans équivoque que l’épouse de Pedro Sanchez avait été sous surveillance dans le but de ternir l’image du président du gouvernement sur des allégations infondées. Elle craint aussi que des images compromettantes émergent dans les prochains jours sur des médias en ligne conservateurs.

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