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« Procès requis contre neuf CRS-Gilets jaunes »

La violence inouïe de la scène avait ébranlé de nombreux témoins : des CRS s’acharnant sur des protestataires et quelques journalistes refugiés dans un Burger King proche des Champs-Elysées au cours de l’acte III des « gilets jaunes », le premier décembre 2018. Six ans plus tard, le mercredi 31 juillet, le parquet de Paris a réclamé un procès contre neuf CRS, accusés de violences volontaires aggravées à l’encontre d’au moins quatre « gilets jaunes » et un journaliste, selon les informations fournies par l’Agence France-Presse (AFP) en relation avec cette affaire.

Le parquet a noté que certains CRS « équipés de matraques et de boucliers » ont attaqué « plusieurs fois des manifestants non agressifs » qui s’étaient « abrités » dans le restaurant, selon le réquisitoire final vu par l’AFP. Ces manifestants maltraités « étaient à terre » ou « essayaient de sortir les mains levées », a souligné le procureur, qui a lancé une enquête judiciaire en mai 2019.

Le procureur a demandé un procès devant le tribunal correctionnel pour violences volontaires aggravées par une personne dépositaire de l’autorité publique. Les violences reprochées à six d’entre eux ont notamment entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de huit jours ou moins chez les victimes. Leur avocat, Laurent-Franck Lienard, n’était pas joignable immédiatement.

Nouvelle prise de conscience de la tragédie vécue

Les investigations menées par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont permis de décoder de nombreuses images, en particulier celles de la vidéo-surveillance du restaurant. Il est maintenant du ressort de la juge d’instruction de décider s’il y aura un procès ou non.

L’avocat Arié Alimi, représentant deux manifestants blessés, a critiqué Emmanuel Macron pour son déni des violences policières à l’époque des événements. Il s’est réjoui de la possibilité que neuf agents des CRS soient traduits en justice. Alimi, connu pour représenter de nombreuses victimes d’accusations de violence policière, a anticipé que l’abondance des procédures judiciaires à venir permettra aux gens de comprendre l’épreuve subie par toutes les victimes.

Plus d’un an après les violences policières, une enquête menée par l’Inspection générale de la police nationale a conclu à un usage disproportionné de la force. Cela met en lumière non seulement que les manifestants se sont réfugiés à l’intérieur d’un bâtiment en raison d’une forte présence de gaz lacrymogènes sur l’avenue, et non pour causer des dégradations, comme l’affirmait la première version de la police. De plus, il a été souligné que, à aucun moment, l’utilisation de matraques ou de coups de pied ne semblait justifiée, nécessaire ou proportionnée.

Au cours de l’enquête, les suspects et leur commandant, qui échappe à la poursuite en se plaçant sous le statut de témoin assisté, ont décrit leur intervention comme liée au chaos de l’Acte III des « gilets jaunes », marqué par des violences et de nombreuses dégradations, notamment à l’Arc de Triomphe à Paris.

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