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1 août 2024 14 h 06 min

Google ajuste recherche contre deepfakes pornographiques

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De faux contenus pornographiques ciblant la chanteuse pop américaine Taylor Swift ont suscité de vives réactions internationales récemment. Face à ce phénomène de deepfakes, plusieurs pays se démènent pour établir des lois permettant de les combattre, tandis que les acteurs du numérique ne cachent pas leur inquiétude face à ce fléau violent en ligne.

Google, qui opère l’une des plateformes de recherche les plus utilisées, a apporté des modifications dans la manière de gérer ces contenus fallacieux le mercredi 31 juillet. Emma Higham, chef de produit de la filiale d’Alphabet, a annoncé par voie de presse l’implémentation de « quelques mises à jour significatives, conçues à partir de feedbacks d’experts et de victimes, pour renforcer la protection des individus. »

Déclassement et suppression de contenus

En pratique, Google a en premier lieu ajusté les systèmes de classement des contenus accessibles via son moteur de recherche en fonction des mots-clés indiqués par ses utilisateurs. Il s’agit de reléguer aussi loin que possible les faux contenus pornographiques et les nombreux sites web spécialisés dans leur distribution. « Pour les requêtes ciblant spécifiquement ce type de contenu et incluant des noms de personnes, nous nous efforcerons de mettre en avant du contenu non explicite de haute qualité – tels que des articles d’actualité pertinents – lorsqu’il est disponible », explique l’entreprise californienne.

Dans la même optique, les sites dont un grand nombre de pages ont été supprimées du moteur de recherche de Google, s’en retrouveront déclassés dans les résultats. En particulier, ceux qui ont été retirés à la demande des individus ciblés par ces deepfakes pornographiques. La société n’a pas précisé le seuil à partir duquel un site se verrait déclassé.

Google a mis en place des simplifications pour les victimes de « deepfakes » explicites afin d’accélérer le processus de suppression de ces images fallacieuses. Bien que la société n’ait pas offert de précisions supplémentaires à ce sujet, elle confirme que lorsqu’un individu réussit à retirer une image le concernant, le moteur de recherche s’applique aussi à filtrer tous les résultats explicites liés à cette personne ainsi que tous les doublons de ladite image.

Néanmoins, Google n’a fait part de ces changements qu’après leur mise en œuvre. La société affirme que les mises à jour effectuées cette année ont réduit l’exposition à ce type de résultats explicites par plus de 70%.

Pendant longtemps, les experts en cyberviolence sexiste ont condamné la facilité avec laquelle les moteurs de recherche favorisent la diffusion de ces images explicites. La réponse de Google, si elle est bienvenue, est venue tardivement. Pour certaines personnes, Google devrait ne plus référencer les sites spécialisés dans le partage de deepfakes, plutôt que de simplement les déclasser.

Cela dit, le système de classement modifié n’est pas encore parfait. Il reste encore des pornographies deepfake en tête de certains résultats de recherche sur Google. La société admet qu’il reste encore du travail à faire pour remédier à ce problème et qu’elle s’engage à élaborer de nouvelles solutions pour aider ceux qui sont touchés par ce type de contenu.

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