Trois adolescents ont été interrogés par un magistrat spécialisé dans la lutte contre le terrorisme fin mai, suspectés d’être impliqués dans un complot de kidnapping et de meurtre de deux Roms, une information révélée par l’Agence France-Presse (AFP) le 31 juillet auprès d’informateurs proches de l’affaire. Leur plan malveillant a été dévoilé par les officiers de police lors de l’investigation d’un autre complot violent.
Âgés de tout juste 18 ans, ils sont accusés d’avoir contribué au complot pour l’enlèvement et le meurtre d’un père et de son fils, membres de la communauté des voyageurs, « en adoptant les stratégies de la propagande jihadiste », selon un résumé policier dont l’AFP a pris connaissance. On leur reproche également d’avoir planifié de placer un drapeau de l’Etat islamique sur un château et d’incendier une gendarmerie. Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs à caractère terroriste et ont été placés sous surveillance judiciaire fin mai.
Cette enquête, qui comporte désormais deux aspects, a commencé avec le contrôle d’identité d’un adolescent de 18 ans devant un magasin de CBD, qui a plus tard été arrêté en juillet 2023. Les enquêteurs ont décelé un groupe sur SnapChat où il discutait avec d’autres individus de faire du mal à un des employés du magasin, surnommé « le Chrétien » car il diffusait des vidéos religieuses.
« Différencier les profils »/
Suite à son emprisonnement, cinq autres individus ont été soumis à une enquête. Parmi eux, un homme, emprisonné, a été mis sous surveillance. Les détectives ont découvert qu’il semblait planifier un autre acte de violence, celui visant la population rom. Il a eu des communications avec les suspects récemment arrêtés, qui sont des amis de son village du Gard, selon une source proche de l’affaire. En plus de l’enquête déclenchée sur la partie liée à « Chrétien », il a été soumis à une enquête cet hiver sur ce deuxième volet. Son avocate, Orly Rezlan, a décidé de ne faire aucun commentaire.
A la fin du mois de mai, lors de sa garde à vue, un des jeunes sous surveillance judiciaire a annoncé qu’il avait été « terrorisé » par cet homme, qui affirmait vouloir tuer « des gitans » en « citant le Coran » et voulait diffuser des vidéos à ce sujet. Son avocat, Ilyacine Maallaoui, a décidé de ne pas prendre la parole. Pour Emanuel de Dinechin, un autre avocat de la défense, « le juge d’instruction a beaucoup de travail pour distinguer les différents profils dans cette affaire, où tous ne sont pas impliqués au même niveau et tous n’adhèrent pas à une idéologie islamiste ».
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