La présidente péruvienne, Dina Boluarte, a été accusée par le parquet du pays de « homicide aggravé ». Cette accusation découle de sa gestion des protestations qui ont éclaté après son accession au pouvoir fin 2022. Le bureau du procureur indique également que six anciens membres du gouvernement sont poursuivis pour les mêmes faits. La plainte a été déposée au Parlement, marquant le début d’un processus judiciaire qui pourrait donner lieu à un procès à la fin du mandat de Boluarte en 2026.
L’insatisfaction à l’égard de Boluarte avait commencé à se manifester après sa prise de pouvoir le 7 décembre 2022, suite à la destitution de Pedro Castillo. Les manifestations se sont poursuivies dans diverses régions jusqu’au 9 février 2023, entraînant la mort d’au moins cinquante personnes et en blessant plus d’une centaine, selon les rapports officiels.
Le Parlement, largement dominé par la droite sympathisante de Boluarte, doit maintenant examiner la plainte au sein d’un sous-comité spécialisé dans les accusations constitutionnelles avant de l’ouvrir à un débat en séance plénière. Une autre accusation constitutionnelle avait déjà été portée contre Boluarte, 62 ans, en mai, concernant une affaire appelée « Rolexgate », sur des montres de luxe non déclarées à son patrimoine.
Au cours des vingt-cinq dernières années, six présidents péruviens ont été impliqués dans des scandales de corruption. En l’espace de seulement huit ans, le Pérou a souffert de l’instabilité politique la plus grave de son histoire récente, avec six présidents différents.