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31 juillet 2024 14 h 13 min

Meloni préserve relation fragile en Chine

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Auparavant immergées dans le doute, les connexions entre Rome et Pékin semblent entrer dans une nouvelle étape, selon Giorgia Meloni, Présidente du Conseil italien. Sa récente visite d’état de cinq jours en Chine, conclue le mercredi 31 juillet à Shanghaï, avait vocation à revivifier une relation bilatérale qui avait souffert de sa décision, en fin d’année 2023, de ne pas prolonger l’engagement de l’Italie dans le projet des « nouvelles routes de la soie ». Depuis 2019, l’Italie était le seul membre du G7 à être associé au colossal plan d’investissement chinois pour les infrastructures étrangères, une initiative majeure de puissance aussi appelée Belt and Road Initiative (BRI). Cependant, cette position pro-Pékin contrastait vivement avec l’approche atlantiste que la Présidente du Conseil avait adoptée peu de temps avant de prendre ses fonctions, fin 2022.

Suite à l’annulation de ce pacte, Giorgia Meloni a souhaité réinstaurer le partenariat global stratégique conclu entre Rome et Pékin en 2004, mettant en évidence le 700e anniversaire de la disparition de Marco Polo (1254-1324), le commerçant vénitien qui avait établi le lien entre l’Europe et la Chine. Le mardi 30 juillet, le chef du gouvernement a discuté avec le président chinois, Xi Jinping, des sujets variés comme l’agression russe en Ukraine, les conflits au Moyen-Orient et les tensions en région Indo-Pacifique. « L’insécurité internationale est grandissante et je considère que la Chine est logiquement un partenaire essentiel pour comprendre ces dynamiques », a affirmé Giorgia Meloni en début de la discussion. Celle-ci constituait le point d’orgue d’une démarche diplomatique cherchant à persuader Pékin que le retrait de Rome des « nouvelles routes de la soie » serait un acte de pure forme, n’affectant pas les relations sino-italiennes.

Effectivement, le plan d’infrastructures chinois n’avait pas eu d’impact concret significatif en Italie, et Rome n’a cessé d’envoyer des délégués en Chine depuis que Giorgia Meloni a pris le pouvoir, favorisant une transition en douceur. « Les relations au niveau des ministres se sont effectivement renforcées depuis le départ de l’Italie de la BRI », souligne Giulia Pompili, une journaliste du quotidien Il Foglio spécialiste des relations entre la Chine et l’Italie. « Le gouvernement italien se voit comme un rival de la France et de l’Allemagne en Chine et aspire à défendre sa position », ajoute Giulia Pompili, malgré l’avertissement lancé à Pékin par l’OTAN fin juin concernant son soutien à la Russie dans son acte d’agression contre l’Ukraine.

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