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Conflit Sahraoui: Cinq Décennies d’Impuissance ONU

Le Sahara Occidental a été un point d’achoppement pour les Nations Unies depuis près d’un demi-siècle. Il est un lieu où les résolutions du Conseil de sécurité sont enterrées et où les efforts de médiation internationale se sont littéralement effondrés. Ce territoire de 266 000 kilomètres carrés, situé entre le Maroc à l’ouest, l’Algérie au nord-est, et la Mauritanie au sud et à l’est, est un exemple flagrant de l’échec du processus de décolonisation. Il est le théâtre d’un conflit entre deux idées : le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et la préservation de l’intégrité territoriale d’une nation récemment indépendante (le Maroc depuis 1956). Le conflit a éclaté en 1975, mettant en évidence la tension entre ces deux notions souvent confondues.

Le conflit sur le Sahara occidental a pris naissance dans le désordre qui a suivi le départ de l’Espagne lors de la fin du régime de Franco en 1975. Après avoir remis les colonies du Rif en 1956, de Tarfaya en 1958 et d’Ifni en 1969 au Maroc, Madrid a tenté de maintenir son contrôle sur le Sahara aussi longtemps que possible, en particulier après la découverte de phosphates dans la région en 1962. Cela s’est produit malgré le fait que l’idée d’empire était dépassée à cette époque, en particulier au vu du puissant mouvement anticolonialiste des années 1960. Une résolution adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1965, à l’initiative du Maroc, appelait à la décolonisation du Sahara espagnol. Cette situation a également affecté la Mauritanie, qui revendique une partie de ce territoire.

Face à une opposition grandissante, l’Espagne choisit d’abandonner la partie. En juin 1975, elle exprime son désir de se retirer, accélérant la décision du roi Hassan II de proclamer son appel à la “Marche Verte”, à laquelle 350,000 Marocains participent, brandissant le Coran. « Le Sahara a toujours été à nous », déclare le roi, se basant sur un jugement de la Cour Internationale de Justice, qui est en réalité assez équivoque.
Ce jugement affirme qu’il y avait bel et bien des « liens d’allégeance juridiques » entre le sultan du Maroc et certaines tribus sahraouies lors de la colonisation espagnole. Cependant, la cour précise que les preuves dont elle dispose « ne démontrent pas l’existence d’un lien de souveraineté territoriale » entre cette région et le Maroc. L’interprétation de ce jugement, faisant la distinction entre « allégeances tribales » et « souveraineté territoriale », est au centre du nœud diplomatique actuel.
Mur de sable
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