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31 juillet 2024 11 h 06 min

« Campagne aérienne nord Mali avec Burkina »

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Le mardi 30 juillet, à Tin Zaouatine, une région du nord du Mali, six civils ont perdu la vie suite à des attaques de drones. Ces décès sont survenus après une bataille intense entre les séparatistes et l’armée du pays, soutenue par ses alliés russes, qui a connu des pertes significatives. Des responsables locaux et des séparatistes ont relayé ces informations à l’AFP.

L’armée malienne a annoncé dans un communiqué qu’elle a lancé une opération aérienne à Tin Zaouatine le même jour. Cette opération est menée en collaboration avec les forces armées burkinabè avec pour but de protéger les personnes et les biens à Tin Zaouatine et dans les localités voisines contre les actions et exactions de groupes terroristes. L’opération s’inscrit dans le cadre de la solidarité entre les Etats membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ainsi que des principes de la défense collective et l’assistance mutuelle.

La AES est une nouvelle confédération composée des régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Ces pays ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en exprimant des désaccords avec l’organisation qu’ils perçoivent comme sous le contrôle de la France. L’annonce de la création de cette confédération a été faite lors d’un sommet organisé à Niamey le 6 juillet.

Dans une déclaration précédente à l’AFP, un représentant séparatiste et plusieurs responsables ont signalé la mort d’au moins six civils suite à des attaques de drones lancées par l’armée malienne et ses alliés russes, le groupe Wagner. Selon un représentant local, parmi les personnes tuées, certaines étaient de nationalité soudanaise, nigérienne et tchadienne. Un autre responsable a reproché aux alliés maliens et russes d’avoir frappé les civils avec des drones, provoquant la mort de dix individus.

Conséquences dévastatrices

Mohamed Elmaouloud, porte-parole des séparatistes du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), a déclaré à l’AFP que l’armée malienne et le groupe Wagner, en utilisant des drones, avaient ciblé des civils travaillant dans une mine proche de la frontière algérienne. Il a ajouté que ces attaques avaient causé « des dizaines de morts, surtout des Nigériens de l’ethnie Haoussa et des Tchadiens ». Une source malienne, en répondant à l’AFP, a mentionné que les drones avaient atteint une camionnette transportant des terroristes et des armes, sans donner plus de détails.

L’armée malienne et ses alliés russes ont subi une de leurs plus grandes défaites depuis des années dans le nord du Mali samedi dernier, enregistrant d’importantes pertes lors d’affrontements contre les rebelles séparatistes et lors d’une attaque djihadiste. Même si aucun bilan officiel n’a été publié, l’armée malienne a admis la présence de « nombreuses victimes » à Tin Zaouatine et une chaîne Telegram liée à la milice Wagner a confirmé des pertes, ainsi que le décès d’un commandant.

Dans le texte original, les séparatistes ont déclaré un « triomphe retentissant », un de leurs dirigeants faisant référence à de nombreuses pertes russes, tandis que les djihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), affiliés à Al-Qaida, ont déclaré avoir éliminé 50 Russes et 10 Maliens.

Depuis 2012, le Mali est en difficulté en raison des actions de groupes liés à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique (EI) ainsi que des violences perpétrées par des groupes communautaires et criminels. Depuis 2022, la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a augmenté ses actions de rupture, en particulier avec la France et ses alliés européens, pour se repositionner sur le plan militaire et politique vers la Russie.

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