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« Ostie: Contrastes Balnéaires Romaines »

Selon Pier Paolo Pasolini, la Calabre était le « pays des brigands », comme il l’a déclaré dans son livre « La Longue Route de sable » (Arléa, 2004), qui retraçait son voyage le long du littoral italien, effectué en Fiat 1100, pendant l’été 1959.

Cependant, notre expérience se situe près de la plage d’Ostie, le lieu du mystérieux assassinat de Pasolini en 1975. Alors que nous explorions le Zion Beach, un lieu de villégiature apprécié par la jeunesse alternative, notre Fiat Dolce Vita a été fracturée et nos valises ont été volées. « Malheureusement, les vols sont courants dans cette région! Vos chances de retrouver vos biens sont minces », a commenté avec regret l’officier de police de l’aéroport voisin de Fiumicino où nous avons déposé plainte.

A une trentaine de kilomètres du centre-ville, ce lieu de crime ressemble à un condensé des paradoxes de Rome. Sur la plage s’étendant de Torvaianica à Ostie, longue d’environ quinze kilomètres, se mêlent des dignitaires et des membres de la mafia, des militaires et des nudistes, des transgenres et des écologistes, des nostalgiques du fascisme et des immigrants, des célébrités du cinéma et des touristes.

La mort mystérieuse de la jeune Wilma Montesi qui a été retrouvé sans vie sur une plage en Avril 1953, a créé un vide dans la fréquentation de la plage par les Romains pour plusieurs années. Ce n’est qu’en 1966 que les Romains ont recommencé à se rendre sur cette plage après que Giuseppe Saragat, le président de la République de l’époque, a confié une portion de la côte à la ville de Rome depuis sa résidence estivale à Castelporziano. Malheureusement, la plage est maintenant menacée par des parasites qui ont détruit une grande quantité de pins parasols durant les dix dernières années, un triste reflet de l’état de cette côte autrefois prisée.

Saverio Costanzo, un réalisateur romain, est bien familier avec cette région. Il a même joué au tennis avec les enfants de l’acteur Ugo Tognazzi dans le village de vacances qu’a construit cette légende du cinéma italien près de la forêt de pins, dans les années 60. Costanzo a aussi tourné des scènes de son cinquième film, « Finalmente l’alba », sur les mêmes dunes où Wilma Montesi a été tuée. «Le film « La Dolce Vita » de Fellini est en partie inspiré par ce meurtre, qui représente pour l’Italie d’après-guerre, la perte de l’innocence, explique le réalisateur. Sur ce littoral, les deux âmes de Rome cohabitent : l’audace libertine d’un côté, et de l’autre le repli sur soi, la crainte et le crime. » Le reste de l’article est réservé aux abonnés.

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