Il est inexact d’affirmer que les extrêmes montent en puissance en France. L’unique parti extrémiste qui connaît une avancée, c’est le parti de l’extrême droite, que caractérisent le nationalisme, le racisme ainsi que la xénophobie, à savoir le RN (Rassemblement National). Par ailleurs, l’extrême gauche a assisté à un recul de ses points de vue au sein de l’alliance des forces de gauche. Ces dernières années, elle n’était au premier plan de la politique française que grâce à l’incapacité du parti social-démocrate à se restructurer. Cependant, ce parti est actuellement en train de surmonter ce défaut : en se soutenant sur la tendance qui a commencé à se développer en sa faveur à travers le pays, il a réussi à nouveau à se définir comme un groupe. La signification de ce retour d’un socialisme démocratique et son impact sur les balancements idéologiques, de même que sur la conscience collective des problèmes à résoudre, doivent être évalués.
Un premier diagnostic : la crise que la France traverse en ce moment provient d’un cycle libéral qui arrive à sa fin. Dans cette crise, la zone principale d’effondrement se trouve au sein des forces libérales, qu’elles soient orientées à droite ou à gauche – ces forces que le parti du centre avait imaginé pouvoir réunir dans un univers au-delà de la politique. Lorsqu’on atteint ce point, c’est que la situation critique dans le jeu politique a atteint un degré d’urgence exceptionnel.
Le symptôme précoce du « en même temps » était lié à la représentation typique du libéralisme. Dans certains moments de son parcours, le libéralisme s’est imaginé être en mesure de surpasser définitivement sa rivalité avec les idéologies opposées : le socialisme et le conservatisme. Il s’est ainsi convaincu qu’il avait échappé à toute forme de pensée idéologique: absence de convictions et d’idéaux, et finalement pas de politique, mais plutôt une adaptation stratégique aux lois du marché et une disparition de tout objectif commun dans le rassemblement individualiste des intérêts et des droits. En l’espace de sept ans, cette illusion s’est évanouie à mesure que les effets de l’abandon des politiques sociales et de l’appauvrissement des services publics se faisaient ressentir.
Ce qui défie le dogme libéral
La réalité incontournable du conflit idéologique et celle, tout aussi inévitable, de la société réelle ont fait un retour en force. Dans ce contexte, la pensée nationaliste et réactionnaire a réussi à prendre le dessus, comme on aurait pu s’y attendre. Étant donné que sa seule mission est d’exprimer le sentiment négatif pur engendré par la réaction aux dommages perçus partout, elle peut plus aisément déclarer ce qui défie le dogme libéral, à savoir l’existence même de la société dans son essence indivisible du marché.
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