Le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 a subi un coup sévère suite au report du triathlon masculin de 24 heures au mercredi 31 juillet à cause de la pollution de la Seine. Bien que la qualité de l’eau ait été améliorée au fil du temps, certains endroits du parcours enregistrent toujours des taux supérieurs aux seuils acceptables, comme révélé par les organisateurs dans un communiqué. Une interrogation se pose : quels sont ces taux ? Malgré les multiples demandes d’information auprès de multiples parties après le report des deux sessions d’entraînement dans la rivière les 28 et 29 juillet, aucune donnée n’a pu être obtenue.
Deux bactéries fécales sont particulièrement surveillées : l’Escherichia coli et les entérocoques. Les règles de la fédération internationale stipulent qu’elles ne doivent pas surpasser respectivement 1 000 et 600 UFC pour chaque 100 millilitres d’eau. Lors d’un point de presse, les organisateurs ont finalement révélé que les niveaux d’Escherichia coli mesurés lundi entre 5 heures et 7 heures variaient entre 980 et 1 553 UFC.
Aurélie Merle, la Directrice des compétitions sportives de Paris 2024, a précisé qu’un des quatre points de prélèvement était en dessous du seuil, deux juste au-dessus, et le dernier légèrement plus haut. Cependant, l’information détaillée sur ces taux et leurs fluctuations reste inconnue.
Selon Lionel Cheylus, porte-parole de la Fondation Surfrider, il est inacceptable que les informations ne soient pas rendues accessibles au public. Il reproche aux autorités d’avoir cessé la communication hebdomadaire des résultats des analyses de qualité de l’eau, ce qui est d’autant plus regrettable compte tenu de la sensibilité du sujet.
Au printemps, l’association avait tiré la sonnette d’alarme concernant l’état détérioré de la Seine en se basant sur ses propres analyses. Les nouvelles installations d’assainissement n’étaient pas encore opérationnelles et l’eau des rivières était souvent inadaptée à la baignade à cette époque de l’année. Cependant, depuis le début des Jeux Olympiques, elle a tenté sans succès de procéder à de nouveaux prélèvements. L’organisation n’a pas été autorisée à accéder à la Seine sur le tracé des compétitions olympiques.
Par ailleurs, la ville de Paris avait annoncé en début juin, suite à un printemps particulièrement pluvieux, la publication de son « bulletin météo de la Seine », un rapport hebdomadaire sur la qualité bactériologique de l’eau comportant des graphiques détaillés sur les deux bactéries recherchées. Ce bulletin, publié en ligne tous les vendredis, était complété par un communiqué de la préfecture de région reprenant les mêmes données, afin de fournir « une indication précise de la qualité microbiologique de l’eau sur l’ensemble de la rivière à Paris ». Le dernier bulletin a été publié le vendredi 26 juillet, avec des résultats qui s’arrêtent au mardi 23, soit trois jours avant la cérémonie d’ouverture et quatre avant ce qui aurait dû être la première session de familiarisation avec la rivière. Depuis, aucun autre communiqué n’a été publié.
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