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30 juillet 2024 18 h 07 min

« Homme meurt à Toulouse, enquête ouverte »

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Selon un communiqué publié mardi, l’officier de la Justice de Toulouse, Samuel Vuelta Simon, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire visant à enquêter sur les circonstances entourant la mort d’un homme, tué par le tir d’un gendarme le soir du jeudi 25 juillet, alors qu’il essayait d’échapper à un contrôle. Trois accusations ont été formulées : « non-respect aggravé des ordres », « violences volontaires à l’encontre de détenteurs du pouvoir public » et « violences intentionnelles causant la mort sans intention de tuer de la part d’un détenteur du pouvoir public « .

Le parquet a également annoncé que l’enquête judiciaire permettrait de rassembler les trois investigations distinctes lancées suite à cet incident sous l’autorité d’un juge d’instruction, qui serait nommé le mercredi suivant.

L’incident a suscité des émotions vives au sein de la communauté des voyageurs dont le défunt, nommé Maïky, né à Toulouse en 1996, était membre. Le jeudi soir, vers 22 heures, Maïky, père d’un bébé de quatre mois, fut touché d’une balle dans la tête, tirée par un gendarme qui avait ouvert le feu sur son véhicule dans la banlieue nord de Fenouillet.

L’intervention des forces de police a été motivée par des informations indiquant la présence d’une voiture impliquée dans une tentative de vol violent survenue le matin même. Confronté à la gendarmerie, le conducteur a tenté de se dérober au contrôle, d’où des affrontements avec les forces de l’ordre. La communauté des voyageurs est en attente d’explications depuis cet incident tragique.

Le suspect avait franchi un terre-plein central en évitant de justesse un gendarme, après avoir été bloqué par sa voiture et causé des dommages au mobilier urbain. Par la suite, le conducteur a effectué une manoeuvre abrupte vers un autre gendarme, qui a riposté en ouvrant le feu, imité immédiatement par un collègue, selon le rapport du procureur.

Jeudi soir, jusqu’à 300 personnes ont manifesté leurs émotions près de l’hôpital Purpan, selon une source familière avec l’affaire. Des heurts ont éclaté entre certaines de ces personnes et la police, et certains sont allés jusqu’à pénétrer sur le terrain de l’entreprise Lafarge pendant la nuit pour incendier certains camions. Vendredi soir, de nouvelles altercations ont eu lieu entre des proches de la victime et les forces de l’ordre à proximité du site de l’incendie chez Lafarge.

Une marche blanche a été organisée mardi en milieu d’après-midi dans le centre de Toulouse à l’initiative des proches du défunt. Une centaine de membres de la communauté des gens du voyage se sont d’abord regroupés pacifiquement près des allées Jean-Jaurès, un lieu de rassemblement traditionnel dans la Ville rose.

En pleine vague de chaleur écrasante, un conflit a éclaté entre une protestataire et une passante, exacerbant les tensions existantes. Rapidement, un groupe de jeunes manifestants s’est confronté à certains policiers sur les lieux, scandant de vives protestations telles que « Justice pour Maïcky », « Les forces de l’ordre sont meurtrières » et en lançant des objets de construction et des bouteilles en plastique vers eux. Des policiers en équipement anti-émeute sont venus renforcer les rangs des premiers officiers présents. « Ils l’ont tué, ils lui ont tiré dessus à la tête. Qui va compenser la perte de mon fils? » a déclaré la mère du défunt aux médias, ajoutant: « Je ne demande que justice, rien de plus. »