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30 juillet 2024 13 h 10 min

Effondrement des puits carbone en 2023

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L’avenir environnemental semble sombre à la suite d’une nouvelle préoccupante concernant le climat. En 2023, les réservoirs terrestres de carbone, tels que les forêts et les sols, ont subi une diminution monumentale. Ceci est dû à d’immenses incendies et à des sécheresses persistantes et récurrentes, qui ont entraîné une faible absorption de CO2. Si cette tendance à la baisse continue, cela pourrait déclencher une accélération incontrôlable du climat. Cette information provient d’une étude réalisée par un groupe d’une quinzaine de chercheurs et présentée lors d’une conférence internationale sur le cycle du carbone au Brésil le 29 juillet. Ils ont publié leurs résultats le 17 juillet en pré-impression, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas encore été examinés par des pairs.

Philippe Ciais, climatologue et l’un des auteurs de l’étude, exprime sa profonde préoccupation. Il avertit que si ce déclin devait se répéter dans les années à venir, nous pourrions assister à une augmentation rapide du CO2 et des changements climatiques bien au-delà des prédictions des modèles. Le responsable de la recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement soutient que « cette étude se base sur les modèles climatiques et les données satellitaires les plus récents ». De son côté, Josep Canadell, climatologue australien et directeur exécutif du Global Carbon Project, un consortium de cent scientifiques, appuie cette affirmation, même s’il n’a pas participé à l’étude.

L’année 2023 a été la plus torride jamais observée, avec une série d’événements climatiques extrêmement destructeurs qui ont touché tous les continents. La concentration de CO2 dans l’atmosphère a également connu une augmentation considérable, avec une progression de 86% par rapport à 2022, établissant un nouveau record depuis le début des mesures en 1958. Cependant, les émissions de CO2 provenant de combustibles fossiles, dues à la combustion de charbon, de pétrole et de gaz, ont augmenté de manière insignifiante en 2023 – entre +0,1% et +1,1%. La seule raison viable est l’effondrement des puits de carbone naturels, qui absorbent près de la moitié des émissions humaines – environ 25% par les océans et 20% par les terres.

Le résultat des études des scientifiques les a «fortement étonnés». Les puits terrestres n’ont absorbé qu’entre 1,5 et 2,6 milliards de tonnes de CO2 en 2023, bien en dessous des 9,5 milliards de tonnes de CO2 de 2022, ou les 7,3 milliards de tonnes de CO2 en moyenne chaque année au cours de la dernière décennie. C’est le plus bas niveau depuis 2003. «C’est presque rien, seulement un quart à un tiers de ce que c’est habituellement», explique Philippe Ciais. Ces chiffres sont présentés en valeur nette, y compris l’épuisement du carbone causé par les changements d’utilisation des terres, tels que la déforestation.

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