Mardi 30 juillet, le gouvernement de l’Algérie a annoncé qu’il avait immédiatement retiré son ambassadeur en France. Cette décision fait suite à l’accroissement du soutien français au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, un territoire contesté. A présent, les affaires diplomatiques de l’Algérie en France seront gérées par un chargé d’affaires, selon un communiqué du ministère des affaires étrangères algérien publié par APS, l’agence officielle. Le communiqué critiquait la décision de Paris, une démarche que « aucun autre gouvernement français n’avait jugé nécessaire auparavant ».
En réponse, la France a dit mardi « prendre acte » du retrait de l’ambassadeur algérien, tout en refusant de commenter cette « décision souveraine ». Une source diplomatique a souligné la volonté de la France de « continuer à renforcer » ses relations bilatérales avec l’Algérie.
Le Sahara Occidental, une ancienne colonie espagnole et sujet d’un conflit de près d’un demi-siècle, est principallement contrôlé par le Maroc qui propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Cependant, le Front Polisario, un groupe indépendantiste sahraoui, réclame un référendum sur l’autodétermination, prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais tenu. Le sujet reste épineux.
L’ONU voit cette zone, renommée pour ses eaux regorgeant de poisson et ses réserves de phosphates abondantes, comme un « territoire non gouverné ». En accordant une reconnaissance au plan d’autonomie du Maroc comme la « seule base de résolution » du conflit au Sahara occidental, la France « viole le droit international, soutient la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et se distingue de tous les efforts continus et persévérants de l’ONU », a déclaré Alger, afin de « compléter la décolonisation du Sahara occidental ».
« Le gouvernement français a finalement apporté son soutien sans équivoque à la colonisation imposée au Sahara occidental », a également déclaré l’Algérie, affirmant que la France a pris sa décision « avec une grande désinvolture et sans évaluer clairement toutes les conséquences potentielles ».
Dans une lettre envoyée au roi Mohammed VI et rendue publique par Rabat mardi, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que le plan marocain « représente désormais la seule base pour une solution politique juste et durable, négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Sans reconnaître explicitement la marocanité du Sahara occidental, M. Macron a déclaré dans cette lettre que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Contribuer ».
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