D’après les chiffres communiqués par le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela, contrôlé par des partisans du gouvernement, le président en place Nicolas Maduro a été réélu pour un troisième mandat de six ans le dimanche 28 juillet. Sur la base des 80 % bulletins de vote dépouillés, avec une taux de participation de 59 %, Maduro a recueilli 5,15 millions de votes, surpassant de près d’un million de voix son adversaire Edmundo Gonzalez Urrutia, qui remplaçait en dernière minute la leader de l’opposition, Maria Corina Machado, écartée pour cause d’inéligibilité. On note aussi la présence de huit autres candidats dans cette élection. Le président du CNE, Elvis Amoroso, a déclaré que le résultat était « irréversible ».
Cela est survenu au moment où l’opposition célébrait déjà la victoire probable de leur candidat, le favori des sondages. Mme Machado a encouragé ses partisans à rester près des bureaux de vote pour surveiller le dépouillement des bulletins, par crainte de fraude ou de manipulation.
Depuis son quartier général de campagne à Caracas, avec Gonzalez Urrutia à ses côtés, Machado a reconnu : « Nous avons lutté toutes ces années pour ce moment, ce sont les minutes cruciales ». Bien que la fermeture des bureaux de vote était prévue pour 18 heures, beaucoup sont restés ouverts au-delà de l’horaire officiel.
Outre cela, à travers une déclaration commune publiée le dimanche à Caracas, huit pays latino-américains – l’Argentine, le Costa Rica, l’Équateur, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine et l’Uruguay – ont insisté sur la nécessité absolue que les résultats de l’élection reflètent la volonté librement exprimée par le peuple vénézuélien aux urnes. Washington a également exprimé des « doutes sérieux ».
Le ministère panaméen des Affaires étrangères a récemment publié un texte sur son compte X affirmant l’importance de la transparence et de la vérification du processus électoral. Antony Blinken, Secrétaire d’Etat américain, a également insisté sur la nécessité d’un décompte précis des voix lors d’une conférence de presse au Japon. Il a exprimé des doutes sérieux sur l’intégrité des résultats annoncés, craignant qu’ils ne représentent pas le véritable vote du peuple vénézuélien.
Nicolas Maduro, vêtu d’un survêtement vénézuélien, a voté tôt à l’ouverture des bureaux de vote. Il a promis de respecter et de faire respecter les décisions officielles de l’arbitre électoral. En tant que successeur d’Hugo Chavez, ancien président à l’idéologie socialiste, Maduro maintient sa position en s’appuyant sur l’armée et en harcelant l’opposition politique.
Cependant, le gouvernement de Caracas a refusé ou empêché une série d’observateurs internationaux de suivre le processus électoral, y compris quatre anciens présidents d’Amérique latine. Aussi, le Venezuela a retiré en mai son invitation à l’Union européenne. Lors de la campagne, Maduro a évoqué une possible guerre civile provoquée par les fascistes.
Edmundo Gonzalez Urrutia avait souligné dimanche, durant le vote, que nous sommes disposés à combattre pour chaque vote. Il a insisté que le point critique est les millions de Vénézuéliens à travers la nation qui exercent leur droit de choix. Depuis longtemps, le pays riche en pétrole et un des plus prospère en Amérique latine, se trouve maintenant en état de sévère épuisement, englué dans une crise économique et sociale jamais vue auparavant : une chute catastrophique de la production pétrolière, une réduction du PIB de 80% en une décennie, une hyperinflation, une pauvreté massique et des systèmes de santé et d’éducation totalement dégradés. On estime que plus de 7 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays à cause de la crise politique et économique, selon l’ONU. Le gouvernement blâme le « blocus criminel » pour tous ces problèmes. Les Etats-Unis avaient intensifié leurs sanctions pour tenter d’éloigner M. Maduro suite à sa réélection controversée de 2018, un vote qui, selon l’opposition, était entaché de fraudes et avait conduit à des protestations violemment réprimées. Contribuer.