Selon le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela, contrôlé par les alliés du gouvernement, Nicolas Maduro a reçu plus de 5 millions de voix après le comptage de 80% des bulletins, avec un taux de participation de 59%, devançant ainsi Edmundo Gonzalez Urrutia, qui a obtenu un peu moins de 4,5 millions de voix (44,2 %).
Cependant, l’opposition vénézuélienne a assuré que son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, avait gagné avec 70% des votes. Ils ont refusé d’accepter les résultats proclamés par le CNE. Gabriel Boric, le président chilien, s’est exprimé en disant qu’il était difficile de croire aux résultats publiés par le régime Maduro. Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a également exprimé des doutes sur l’exactitude de ces résultats. De plus, le Costa Rica a rejeté l’annonce de la victoire de Maduro, la qualifiant de « frauduleuse ».
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré qu’il était prêt à collaborer de manière constructive avec Maduro, alors que la Colombie demande le décompte total des votes. Le CNE a annoncé que le président sortant a remporté un troisième mandat avec 51,2 % des voix, tandis que l’opposition continue de revendiquer la victoire avec 70 % des voix.
Enfin, suivant l’exemple des États-Unis, la France n’avait pas reconnu la réélection de Maduro en 2018, et soutenait Juan Guaido, l’opposant auto-proclamé président par intérim. La France et l’UE avaient également imposé une série de sanctions à des figures proches du régime.
Néanmoins, il est à noter que depuis un certain temps, les deux pays sont en bon terme. Contrairement à Bogota ou Washington, Paris a déclaré maintenir ses liens diplomatiques avec Caracas. En novembre 2022, lors de la COP27 en Egypte, le Président français Emmanuel Macron a honoré Nicolas Maduro avec le titre de « président », un geste que la France n’avait pas fait suite à sa réélection.
L’échange d’août 2023 entre le nouvel ambassadeur français, Emmanuel Pineda, et le président M. Maduro, lors de la présentation des lettres de créance, marque également un tournant majeur.
Venezuela : Emmanuel Macron espère faciliter des discussions entre Nicolas Maduro et l’opposition.
Londres exprime son « inquiétude » face aux allégations de « irrégularités majeures ».
Le royaume britannique a exprimé sa « préoccupation face aux affirmations d’irrégularités graves » lors de la réélection du président vénézuélien Nicolas Maduro, et a exigé « transparence » dans la divulgation des résultats contestés par l’opposition.
« Nous appelons à une divulgation rapide et transparente des résultats complets et détaillés pour assurer que les résultats traduisent le vote du peuple vénézuélien », a déclaré le ministère des affaires étrangères sur la plateforme X.
A la suite de ces élections, y a-t-il un risque d’émigration en masse, les vénézuéliens étant de plus en plus convaincus qu’aucun changement n’est possible dans leur pays?
Cher Citoy1,
C’est effectivement un risque. Avant l’annonce des résultats, l’opposition avait mis en garde contre une nouvelle vague migratoire en cas de victoire de Nicolas Maduro. Selon un sondage de l’Institut Delphos, 23% des Vénézuéliens restés dans le pays envisageaient d’émigrer dans ce contexte.
Dans le texte original, il est question de la récente controverse concernant la réélection du président sortant, Nicolas Maduro. Le doute de la communauté internationale quant à la légitimité de cette élection est motivé par la non-reconnaissance des résultats par de nombreux pays. Ces derniers doutent en raison de l’obstruction de l’envoi d’observateurs internationaux indépendants par Caracas, et du retrait de son invitation à l’Union Européenne, survenue en Mai.
Par ailleurs, deux sondages, Delphos et ClearPath Strategies, publiés par le Wall Street Journal, révèlent que le candidat d’opposition, Edmundo Gonzalez, était largement favori avant le vote, avec plus de 25 points d’avance sur Maduro. Les deux instituts de données segmentées également citent que, selon les sondages après le vote, Gonzalez aurait obtenu deux fois plus de votes que Maduro.
Cependant, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré être prêt à travailler de manière constructive avec Maduro. Il a ajouté que Maduro est toujours le bienvenu en Russie, rappelant que le Venezuela est un allié traditionnel de la Russie.
Enfin, il est également évoqué la question de savoir si les Vénézuéliens vivant à l’étranger ont pu participer au vote sans encombre.
Selon les rapports, aucun problème spécifique n’a été rencontré par les Vénézuéliens votant depuis l’étranger. Cependant, il est estimé que 4 à 5 millions de Vénézuéliens n’ont pas pu voter ce dimanche, comme l’ont rapporté les observateurs. À savoir que seulement 69 000 Vénézuéliens vivant à l’étranger ont réussi à s’inscrire sur les listes électorales disponibles dans les consulats. De nombreux organismes internationaux estiment que le nombre total de Vénézuéliens ayant fui leur pays s’élève à plus de 7,7 millions, un chiffre qui inclut les mineurs. Ceci est un record pour un pays qui n’est pas en guerre, et qui est probablement sous-estimé, selon la Plateforme de coordination interorganisations pour les réfugiés et les migrants du Venezuela. Cependant, les autorités vénézuéliennes réfutent cette estimation. En juillet, Nicolas Maduro, qui n’a jamais vraiment reconnu le phénomène de l’émigration, a déclaré que 2,5 millions de migrants économiques avaient quitté le pays entre 2013 et 2023, mais que plus de la moitié étaient rentrés depuis 2020.
En raison des conflits et des tensions entre le gouvernement en place et l’opposition, cette élection n’a pas été observée par des organismes internationaux indépendants. Caracas a rejeté ou bloqué la venue de nombreux observateurs internationaux à la dernière minute, même après que cette présence a été demandée. Par exemple, un avion emmenant quatre anciens présidents d’Amérique latine a été retenu au Panama vendredi dernier. En outre, Caracas a retiré en mai sa proposition d’invitation à l’Union européenne.
Par ailleurs, le ministre colombien des affaires étrangères, Luis Gilberto Murillo, a demandé un comptage complet de tous les votes et un audit indépendant.
M. Murillo a expressément demandé un décompte complet des votes, de même qu’un audit indépendant et une vérification pour éliminer toute ambiguïté concernant les résultats.
En ce qui concerne le déclin du PIB de 75%, ce dernier serait dû à plusieurs facteurs selon le président vénézuélien. L’une des raisons principales seraient les sanctions imposées par les États-Unis en 2015, qui ont été renforcées en 2019. Ces sanctions ont entravé les ventes d’or, de gaz et de pétrole du pays et ont également empêché la Banque centrale du Venezuela d’agir sur les marchés financiers. Bien que ces sanctions aient été supprimées en octobre 2023 en échange d’une élection présidentielle ouverte, elles ont été partiellement réintroduites en avril lorsque les États-Unis ont observé que M. Maduro continuait de réprimer l’opposition.
Cependant, le pays est principalement aux prises avec de l’hyperinflation, des pénuries massives et l’arrêt de la production pétrolière. Plus de 7 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays en raison de la crise politique et économique, selon les estimations des Nations unies. En savoir plus à ce sujet peut se faire en lisant un article daté de janvier 2019.
Quant aux questions sur les réponses du peuple vénézuélien, aucun rassemblement massif n’a été signalé actuellement. Dans un effort pour éviter les manifestations et les violences, Edmundo Gonzalez a appelé à la patience de ses partisans, en attendant des directives plus détaillées, comme l’indique le rapport de notre journaliste Marie Delcas. Nous ne possédons pas d’information sur les pays qui reconnaissent la réélection de Maduro et leur contexte politique. Restez à l’écoute pour des mises à jour en direct ! Merci pour votre question, Phedre !
Actuellement, la Chine, Cuba, le Nicaragua, la Bolivie et le Honduras ont tous exprimé leurs félicitations à Nicolas Maduro. Cependant, un grand nombre de pays européens, y compris l’Espagne et l’Italie, demandent une « divulgation complète des résultats » et une « transparence totale » dans le décompte des votes. Pour plus d’informations, je vous conseille de consulter l’article ci-dessous.
La Chine félicite Nicolas Maduro pour sa réélection
La Chine, qui a toujours entretenu une relation privilégiée avec le Venezuela, a félicité Nicolas Maduro pour sa réélection en tant que leader du pays. « La Chine félicite le Venezuela pour la réussite de son élection présidentielle et félicite le président Maduro pour sa réélection » a déclaré Lin Jian, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, devant les journalistes.
« La Chine est prête à enrichir son partenariat stratégique avec le Venezuela et à faire en sorte que les peuples des deux pays en bénéficient. », a-t-il ajouté.
Bonjour, merci pour votre émission en direct. Quelles sont les preuves concrètes sur lesquelles se base l’opposition pour contester les résultats ?
Bonjour Aaagnes,
Tout d’abord, rappelons que l’opposition prétend avoir remporté l’élection avec 70% des voix. Maria Corina Machado, leader de l’opposition, a déclaré après l’annonce des résultats : « Nous sommes tous conscients de ce qui s’est passé aujourd’hui, et quand je dis tout le monde, je commence par le régime lui-même » rapporte l’Agence France-Presse. « La communauté internationale entière est au courant, y compris ceux qui étaient autrefois des alliés », a-t-elle ajouté.
L’opposition proteste contre l’absence de clarté des résultats obtenus et s’inquiète du fait que la surveillance de l’élection ait été restreinte par Caracas. L’Union Européenne a vu son invitation à observer les élections retirée en mai et de nombreux observateurs internationaux ont été empêchés ou refusés à la dernière minute, y compris quatre anciens présidents latino-américains le vendredi précédent. Le leader en place, Nicolas Maduro, avait brandi la menace d’une guerre civile sanglante, incitée par les fascistes, en cas de défaite.
L’Espagne exige une totale transparence et la divulgation des résultats. Le ministre espagnol des affaires étrangères, Jose Manuel Albares, demande au Venezuela d’assurer l’exactitude totale du compte des voix. Pendant une interview avec la radio Cadena SER, il a insité sur le fait qu’ils voulaient une transparence complète dans le processus et qu’il attend également la publication des résultats sous forme de décompte par bureau de vote, afin de vérifier les résultats.
L’Italie exprime son scepticisme quant à ce résultat. Le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, remarque certaines ambiguïtés concernant le déroulement de l’élection présidentielle vénézuélienne, après la victoire proclamée de Nicolas Maduro. Sur X, M. Tajani écrit que le résultat annonçant la victoire de Maduro représente-t-il vraiment la volonté du peuple vénézuélien et demande des preuves vérifiables et l’accès aux documents.
Dans une interview accordée à « Monde », le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez a déclaré que « les Vénézuéliens sont prêt pour le changement ».
M. Gonzalez, un diplomate professionnel, aimable, réservé et sans antécédents politiques, était méconnu du public il y a seulement trois mois. C’est l’inéligibilité de Maria Corina Machado, la gagnante des primaires de l’opposition, qui l’a propulsé dans la course électorale. Dans une interview avec Le Monde le 24 juillet, il a esquissé les grandes lignes de la transition qu’il souhaitait mener.
Josep Borrell, le responsable des affaires étrangères de l’Union Européenne, a souligné l’importance d’une « transparence totale » dans le déroulement des élections au Venezuela.
« Les habitants du Venezuela ont exprimé leur choix concernant leur futur de manière pacifique et en grands nombres. Leur décision doit être honorée. Il est crucial de garantir une transparence complète de l’élection, y compris le recensement détaillé des votes et l’accès aux rapports des bureaux de vote », a-t-il déclaré dans un message posté sur X.
Par ailleurs, l’économie s’avère être un enjeu capital de l’élection. Le président sortant du Venezuela a déclaré que « le pire de la crise est derrière nous » et que la révolution bolivarienne envisagée par Hugo Chavez a encore de belles années devant elle. Nicolas Maduro, 61 ans, a promis à ses partisans « une ère bénie, miraculeuse de croissance et de prospérité ». Cependant, la situation réelle est bien différente : entre 2014 et 2020, le pays a vu son produit intérieur brut chuter de 75%, poussant une partie de la population à l’émigration et faisant de l’économie un enjeu crucial du vote du 28 juillet.
Edmundo Gonzalez, l’unitaire opposant candidat âgé de 74 ans, promet une réorientation libérale pour relancer l’économie en déclin et revitaliser les institutions démocratiques du pays. Il prévoit d’accueillir des capitaux étrangers et d’engager des privatisations, en particulier dans l’industrie pétrolière.
Miguel Diaz-Canel, le président cubain, a salué la « victoire historique » de Nicolas Maduro, le président sortant du Venezuela, sur X, une victoire que beaucoup mettent en question. « La bravoure et la dignité du peuple vénézuélien ont surmonté les manipulations et les pressions », a-t-il exprimé.
Le président du Costa Rica, Rodrigo Chaves Robles, a vivement critiqué la prétendue « victoire frauduleuse » de Maduro. Dans une déclaration diffusée sur X, il a souligné que le Costa Rica « rejette fermement l’annonce de la victoire de Nicolas Maduro en tant que président de la République bolivarienne du Venezuela, qui est considérée comme frauduleuse ». Il a également affirmé que le Costa Rica travaillera en collaboration avec les autres gouvernements démocratiques du continent et les organismes internationaux pour garantir le respect de la volonté du peuple vénézuélien.
Gabriel Boric, président du Chili, a ouvertement exprimé ses doutes sur la réélection de Maduro pour un troisième mandat, qualifiant les résultats de « difficiles à croire ». Il a été le premier leader d’Etat à remettre publiquement en question le résultat de l’élection présidentielle vénézuélienne.
M. Boric a exprimé ses doutes à X sur la crédibilité des résultats émis par le gouvernement de Maduro, en relevant que le Chili n’admettra pas des résultats qui ne sont pas assurément vérifiables.
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