Des hostilités ont repris dans le nord du Mali entre l’armée malienne assistée par ses alliés russes et les groupes rebelles séparatistes, comme le confirmé par le porte-parole des séparatistes et une source humanitaire de l’Agence France-Presse (AFP) le samedi 27 juillet. « Je valide la reprise des combats autour de Zakak ce samedi », a déclaré Almou Ag Mohamed, l’un des représentants d’une coalition d’organisations séparatistes armées dominée par les Touaregs (CSP-DPA), qui garantit que « l’adversaire est en retraite ». « Les hostilités ont été relancées ce samedi à Zakak sur le trajet menant à Kidal entre les insurgés du CSP et les soldats de Wagner et maliens », a également communiqué une source humanitaire dans le Nord. « Tout ce que je suis en mesure de déclarer, c’est que ce samedi les forces militaires maliennes poursuivent la défense de l’intégrité du territoire dans la région de Kidal », a riposté une source de l’armée malienne qui a gardé l’anonymat.
La veille, des combats d’une envergure jamais vue depuis plusieurs mois ont éclaté entre l’armée et les séparatistes à Tin-Zaouatine, proche de la frontière avec l’Algérie, après que l’armée a affirmé avoir pris possession d’In-Afarak, un centre commercial situé à 122 kilomètres au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal.
L’armée malienne a aussi fait état d’un « atterrissage en urgence » d’un hélicoptère après avoir rencontré « des complications », sans faire état de victimes. Selon un représentant du CSP, les séparatistes auraient « tiré sur un hélicoptère» qui s’aurait ensuite écrasé.
Plusieurs villes ont été reprises des séparatistes.
Depuis 2012, le Mali est aux prises avec les activités de groupes liés à Al-Qaida et à l’Etat islamique, ainsi qu’avec les violences issues de groupes communautaires et criminels. Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, la junte militaire a fait de la récupération du territoire national une de ses principales priorités. Les groupes séparatistes armés ont perdu le contrôle de plusieurs endroits dans le nord depuis la fin de 2023, suite à une attaque de l’armée malienne qui a culminé avec la prise de Kidal, un fort bastion des revendications indépendantistes et un enjeu de souveraineté crucial pour l’Etat central.
Dirigée par le colonel Assimi Goïta, la junte militaire a multiplié les actes de rupture depuis 2022. Ils ont mis fin à leur ancienne alliance avec la France et ses partenaires européens, se tournant vers la Russie sur les plans militaire et politique. L’attaque dans le nord du pays a été marquée par de nombreuses allégations d’exactions perpétrées contre la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes, des allégations que les autorités maliennes réfutent.