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28 juillet 2024 16 h 09 min

La préservation de la culture française à Gaza est menacée

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François Tiger, le représentant du l’Institut français de Gaza (IFG), arrive au terminal d’Erez à bord de sa jeep blindée, deux jours avant l’attaque brutale du Hamas sur l’Etat hébreu, le jeudi 5 octobre 2023. Ce lieu immense, semblable à un hall d’aéroport, sert de point de transition entre la bande de Gaza palestinienne et le territoire d’Israël. Le jeune breton a prévu de se diriger vers le consulat de Jérusalem, qu’il considère comme son second bureau. A la fois lui et la soldate israélienne à qui il remet son passeport, ne peuvent pas s’imaginer que ce lieu hautement sécurisé, rempli de caméras, d’abris blindés et de tours de guet, sera prochainement ravagé par les attaquants du Hamas.

Durant cette journée, il pense à Rehaf Batniji, une photographe originaire de Gaza qu’il doit aller chercher à Erez dans quatre jours pour la transporter à l’aéroport d’Amman pour un vol en direction de Paris. Les outils de travail de Rehaf Batniji, ses disques durs, ses appareils et son ordinateur, sont déjà dans le véhicule de François Tiger.

Dans le cadre d’un programme d’allocation de bourses supervisé par l’IFG, la jeune dame a été la toute dernière à être sélectionnée, ce qui a permis à de nombreux artistes palestiniens d’avoir une année de résidence à la Cité des Arts à Paris, située près de la Seine. C’est un signe de l’importance de cette institution qui, en juin 2023, a organisé un concert de rock pour la Fête de la musique au Centre culturel orthodoxe de Gaza, ayant reçu les applaudissements de 500 personnes. Rehaf Batniji aurait dû être la suivante à quitter la région le 9 octobre, mais la photographe n’a pas pu atteindre Erez. Suite au carnage de masse du Hamas, qui a ôté la vie à 1200 Israéliens pour la plupart des civils et a entraîné l’enlèvement de 252 personnes, une pluie de bombes est tombée sur le petit bout de terre palestinienne.

Dans le cadre de l’effort pour éradiquer le Mouvement de résistance islamique, des bombardements intensifs ont frappé la bande de Gaza : chaque quartier, chaque école, chaque hôpital a été touché. Une destruction systématique marquée par un nombre incommensurable de victimes. Au début de juillet 2024, les responsables de la santé de Gaza faisaient état de plus de trente-neuf mille morts, pour la plupart des civils. Sans inclure les milliers de gens enterrés sous les ruines.

Le bâtiment élégant de couleur beige qui abrite l’IFG, un pilier de la politique culturelle française à Gaza, a presque été détruit le 3 novembre. Un engin explosif ou un missile israélien a explosé à proximité et le mur d’enceinte a subi des dommages. Cependant, la structure principale demeure globalement intacte. Le consul de France à Jérusalem, Nicolas Kassianides, qui est également responsable des territoires palestiniens, rapporte que même s’ils ne peuvent pas être sur place physiquement et ne comptent que sur des informations secondaires, il semble que le bâtiment n’aura pas besoin d’être reconstruit. Ils reçoivent de plus amples informations à ce sujet qu’ils réservent à leurs abonnés.

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