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28 juillet 2024 17 h 09 min

« La misère de l’individu tourmenté, ce sont les autres (touristes) »

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Tous les épisodes de la série « Tracances, j’oublie tout? » peuvent être trouvés ici. Les personnes qui travaillent à distance ont été convaincues par les autres de prendre leur travail en vacances, avec l’assurance qu’ils pourraient le faire sur place. Cependant, ils ont peut-être été trop crédules. Le télétravailleur peut gérer efficacement ses relations à distance avec les collègues sceptiques restés au bureau, mais il ne prévoit pas nécessairement les attentes de ses amis en vacances. Dès le deuxième jour, ils lui demandent s’il va encore travailler.

Peut-être souhaitent-ils simplement avoir un extra randonneur pour leur ascension vers le lac du Diable. Ou peut-être s’ennuient-ils à la plage et envient ce travailleur à distance sans contraintes. Ils pourraient même lui en vouloir secrètement car il avance dans ses tâches pendant que leur propre travail stagne, semblable à une île flottante d’un restaurant de plage.

Lorsqu’une personne travaillant à distance est en appel sur le balcon, l’amis en vacances prétendent être dérangés, se plaignant de son travail insistant. En réalité, ils lui reprochent simplement de leur rappeler qu’ils ont également du travail en attente. D’autant plus que, habitué au doute qui entoure le travail à distance, l’individu en télétravail a tendance à l’exhibitionnisme – cet instinct est le même pour ceux qui ont des bureaux privés et ne peuvent s’empêcher de passer leurs appels dans les couloirs.

Passer ses vacances aux côtés d’un travailleur insatiable peut être plus ardu qu’on ne l’aurait cru. Par exemple, lorsqu’il s’installe dans un espace commun, il ne manque jamais de prononcer de forts « Chut! » chaque fois que quelqu’un ouvre une porte ou demande aux enfants des parents de diminuer le volume car une discussion importante est en cours. Cécile, qui évolue dans le conseil informatique évoque ces tensions faisant surface dans leur maison familiale en Bretagne, précisant à quel point ils ont dû se retenir de lui demander de déplacer son travail à l’étage afin de leur permettre de profiter pleinement de leurs vacances.

Christophe, un chef d’entreprise près du bassin d’Arcachon, demande même à sa femme et son fils de sortir se promener lorsqu’il a une réunion virtuelle. Tout le monde est en quelque sorte rendu responsable du travail du télétravailleur.

Par exemple, Philippe, s’est retrouvé à tondre la pelouse se plaignant du manque d’action durant ses meetings. C’était finalement sa femme qui prenant son café dans la pièce adjacente, entendit les appels répétitifs de son nom venant de l’ordinateur. Elle a dû courir pour le récupérer.
Se comporter ainsi, est un véritable manque de civilité.

L’un des principaux défis de la cohabitation est la tendance à se comporter de manière irrespectueuse. Même si il est à portée de voix du reste du groupe, on décide souvent de faire l’ignorant quand on demande un volontaire pour aller faire les courses à l’hyper marché, mais on n’hésite pas à ajouter son choix à la liste (par exemple, demander à ce qu’on achète du rosé). Bon nombre de personnes se frustrent du télétravail et ne respectent pas les règles de sociabilité en se joignant à différentes activités comme si leurs amis étaient des animateurs du Club Med. Ils choisissent la meilleure chambre pour avoir un espace de travail (qu’ils n’utilisent pas), et sautent des activités comme la visite du musée de l’espadrille ou l’apéritif chez une cousine qui vit à proximité.
Se promener dans la nature, oui. Faire la vaisselle, non. Aller se baigner sans s’occuper des enfants. Passer des heures devant son ordinateur lors de la préparation des repas pour ensuite attendre d’être appelé à table. C’est plus le mode de vie d’un mari des années 1980 que celui d’un travailleur contemporain.
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