En Libye, suite à une enquête sur les inondations dévastatrices de Derna en septembre 2023, douze administrateurs de barrage ont été condamnés à des peines de prison allant de neuf à vingt-sept ans, a annoncé le procureur général le dimanche 28 juillet.
La conclusion de l’enquête a permis à la cour criminelle de Derna de prononcer le verdict dimanche, condamnant douze individus, tous des fonctionnaires impliqués dans la maintenance des barrages du pays, selon le bureau du procureur.
La peine pour cinq des accusés s’étend de dix-neuf à vingt-sept ans de prison, tandis que sept personnes ont été condamnées à une peine de neuf ans. Tous les coupables sont tenus de payer une amende équivalente au « prix du sang », selon la même source. En plus, trois d’entre eux ont été ordonnés de rembourser les fonds obtenus illicitement, a ajouté un communiqué publié sur Facebook. Huit des condamnés, dont l’ancien maire de Derna, sont déjà derrière les barreaux depuis le 25 septembre dans le cadre de cette affaire.
La nuit du 10 au 11 septembre 2023, la tempête Daniel a frappé la côte est de la Libye, causant des inondations catastrophiques. L’effet a été exacerbé par la rupture de deux barrages en amont de Derna, résultant en des milliers de morts et de disparus, ainsi que plus de 40 000 déplacés.
Depuis la destitution de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est frappée par les troubles et la corruption, se divisant en deux factions en conflit. La partie occidentale du pays est sous le contrôle du gouvernement d’Abdel Hamid Dbeibah, soutenu par l’Organisation des Nations Unies (ONU), tandis qu’un gouvernement rival attaché au puissant Maréchal Khalifa Haftar domine l’est et une partie du sud.
En ce qui concerne la reconstruction des zones affectées par la tourmente, un rapport publié en janvier a évalué les coûts à 1,8 milliard de dollars pour la ville dévastée et les régions environnantes. D’après ce même rapport, vingt villes ont été touchées, y compris Benghazi, Al-Marj, et Al Jabal al Akhdar.
« Daniel » a impacté ces zones, touchant approximativement 1,5 millions de personnes soit 22% de la population libyenne résidant dans les villes côtières et intérieures les plus durement frappées, selon un rapport conjoint de la Banque mondiale, l’ONU et l’Union européenne.