Des centaines de drones de reconnaissance tactiques russes (DRT) opèrent activement sur le territoire ukrainien, activement déployés pour repérer des mouvements, des véhicules militaires, des radars, des centres de commandement, des concentrations de troupes, ou tout objet ayant l’aspect de matériel militaire. Ils sont capables de surveiller des zones de plus de 100 kilomètres de profondeur. équipés de façon croissante avec de l’intelligence artificielle, ils fonctionnent efficacement tout au long de la journée.
En identifiant une cible, ces drones peuvent soit lancer une attaque immédiate ou suivre un véhicule en mouvement jusqu’à ce qu’il arrive à un emplacement stable pour une attaque ultérieure. Ce type de renseignement militaire en temps réel est extrêmement précis et efficient, causant des pertes matérielles et humaines considérables aux Forces armées ukrainiennes, qui peinent à échapper à sa surveillance.
Les drones russes guettent particulièrement l’arrivée des avions de combat F-16, dont la livraison à l’Ukraine par divers pays européens est prévue pour la fin de l’été. Ces derniers mois, les forces aériennes ukrainiennes ont perdu plus d’une dizaine d’avions de combat et d’hélicoptères au sol, après avoir été détectés par les DRT.
L’emploi des canons français auto-propulsés Caesar, dont la rapidité de tir et la capacité à se déplacer avant une contre-attaque sont des atouts majeurs, est de plus en plus risqué. Leur grande taille les rend en effet difficiles à cacher. De plus, bien que leur rapidité était bénéfique au début de la guerre, elle est moins efficace maintenant : les drones de reconnaissance tactiques identifient plus aisément une cible en mouvement qu’un Caesar caché sous un filet de camouflage. Par ailleurs, l’armée russe possède une munition, le Lancet, qui peut, avec le drone Zala, se diriger vers une cible se déplaçant à la vitesse maximum de 80 km/h du Caesar sur une route goudronnée.
Les drones de reconnaissance tactiques pour des opérations de renseignement et pour ajuster les tirs constituent actuellement l’un des défis majeurs pour l’Ukraine, tout comme pour la Russie, car les deux armées utilisent ces engins. « Les DRT sont en usage depuis plus d’une décennie, ils étaient déjà présents lors de l’invasion, mais leur nombre a explosé au printemps 2024 », explique Oleksandr Kovalenko, analyste militaire basé à Odessa, ville souvent survolée par les DRT russes. « C’est une conséquence de la destruction de leurs avions A-50 dotés de radars puissants par notre défense aérienne et de nos nombreux tirs sur leurs stations radar au sol. En raison des conditions de guerre de position, les attaques précises en profondeur sont très efficaces. »
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