Alexandre Stubb, à l’âge de 56 ans, assume la présidence de la République de Finlande depuis mars dernier. Ayant précédemment occupé la position de Premier ministre conservateur, Stubb a fait partie de divers gouvernements de coalition, endossant des rôles tels que ministre des finances ou des affaires étrangères. Parmi les soutiens les plus ardents de Kiev au sein de l’Europe, il n’exclut néanmoins pas la possibilité de discussions entre l’Ukraine et la Russie, comme il l’a de factosignifié lors d’une interview en sa visite à Paris pour le début des Jeux olympiques.
Concernant le désir du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’inclure la Russie dans un prochain sommet pour la paix, qu’en pensez-vous?
Zelensky joue bien son jeu. Depuis toujours, il cherche à initier un processus de dialogue. Le ballon se trouve désormais sur le terrain russe. L’Ukraine et Zelensky sont dans une position plus avantageuse qu’il y a deux mois. Ils ont maintenant les ressources et les fonds nécessaires pour rester dans la course. La situation de quasi-désespoir que nous avions vécue au printemps avec le blocage de l’aide américaine, ainsi que les difficultés rencontrées par l’Europe pour fournir des équipements à Kiev, font désormais partie du passé. On ne peut pas non plus relever une avancée significative de la part de la Russie. Selon les informations que nous avons, la Russie reste sur ses acquis, et subit des pertes encore plus importantes qu’auparavant. Poutine croyait que l’Ouest finirait par se lasser de la guerre. Il pensait pouvoir attendre les élections américaines, mais il s’est trompé.
Est-il déjà approprié de parler de négociations, voire de concessions territoriales de la part de l’Ukraine ?
Pour un processus fructueux, Zelensky requiert quatre composantes majeures. Tout d’abord, concernant les territoires actuellement sous contrôle russe, cela restera de son ressort de décision. De plus, l’Ukraine nécessite des assurances de sécurité; à ce titre, nous avons la capacité de l’assister, à travers des ententes bilatérales, éventuellement en ouvrant la voie vers l’OTAN et, naturellement, vers l’Union européenne [UE]. En troisième lieu, l’importance de la justice est primordiale afin de poursuivre les criminels de guerre russes. Pour finir, Zelensky requiert du soutien pour rebâtir son pays.
Doit-on attendre le retrait préalable des troupes russes?
Selon notre point de vue, le trajet vers la paix est net: la Russie doit se retirer. Cependant, on ne peut considérer ce départ comme une condition préalable. Il nous est nécessaire de persuader le sud mondial que l’agissement de la Russie s’apparente à de l’impérialisme. Il est dans leur avantage de mettre fin à ce conflit. Si [le président chinois] Xi Jinping souhaitait cesser la guerre, il pourrait contacter Poutine pour lui dire « C’est assez! ». La Chine dispose de nombreux moyens pour arrêter le conflit, car elle a le dessus dans sa relation avec la Russie.
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