L’opposition indienne critique vivement la gestion du budget par le gouvernement pendant la session parlementaire qui s’est ouverte le 22 juillet et se terminera le 12 août. La ministre des finances de Narendra Modi, Nirmala Sitharaman, est sous le feu croisé de la critique, surtout de la part du Parti du Congrès et de ses alliés, qui ont été revigorés par leurs gains aux élections législatives de printemps.
L’alliance de l’opposition, nommée India (Indian National Developmental Inclusive Alliance), dirigée par le Parti du Congrès, a surpris en gagnant plus de 230 sièges sur les 543 disponibles à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement. Sans majorité absolue, le Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi doit s’appuyer sur le soutien crucial de deux alliés régionaux, le parti de Nitish Kumar, qui dirige l’Etat du Bihar, et celui de Chandrababu Naidu, leader de l’Andhra Pradesh.
La dynamique a changé avec ces nouveaux acteurs. Durant dix ans, le BJP a détenu le contrôle du Parlement, et la plupart des lois étaient approuvées sans débat. Neerja Chowdhury, journaliste spécialisée en politique indienne, note que « depuis les élections, et plus particulièrement lors de cette session budgétaire, l’opposition se bat avec ferveur ». Elle ajoute : « Ils ne laissent plus rien passer ». Ainsi, les membres de l’opposition ont ouvertement critiqué la faveur accordée aux Etats clés de la coalition BJP, l’Andhra Pradesh et le Bihar, dans l’élaboration du budget.
Shashi Tharoor, un député du Parti du Congrès, a critiqué le budget décevant le mercredi 24 juillet, décrivant cela comme une occasion grandement ratée. Tharoor a déploré que le gouvernement ne prend pas en compte les Indiens dont le salaire est inférieur à 200 roupies par jour, soit environ 2,20 euros. Au lieu de cela, le gouvernement se concentrerait sur l’offre de réductions d’impôts à ses favoris capitalistes et entreprises, censé stimuler l’investissement privé. Il a également indiqué début juillet que le BJP devrait s’attendre à une opposition plus tenace.
Rahul Gandhi, une personnalité importante du Parti du Congrès, occupe le poste officiel de « leader de l’opposition » au Parlement. À ce poste, il siégera aux côtés de Narendra Modi dans les comités clés responsables de la nomination des commissaires électoraux, le directeur du Bureau central des investigations, ou le président de la commission nationale des droits de l’homme. Ce siège est resté inoccupé pendant dix ans car aucun parti d’opposition n’avait réussi à remporter suffisamment de sièges pour y prétendre, laissant le BJP libre. M. Gandhi a déclaré suite à sa nomination en tant que chef de l’opposition le 25 juin que l’idée de diriger efficacement la Lok Sabha en éliminant la voix de l’opposition va à l’encontre des principes démocratiques.
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