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27 juillet 2024 6 h 07 min

« Mégafeu Californie hors contrôle, amélioration Jasper »

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Près de 4 000 résidents du nord de la Californie ont été contraints d’abandonner leurs foyers à cause d’un incendie dévastateur qui a détruit plus de 720 km2 de forêt, le vendredi 26 juillet. 1700 pompiers étaient en action pour tenter de maitriser l’avancée du feu. Gavin Newsom, le gouverneur de la Californie, a proclamé l’état d’urgence dans les deux comtés affectés pour faciliter la réactivité des services d’urgence.

L’incendie, baptisé « Park Fire », a commencé le mercredi après-midi précédent dans la partie nord de l’État doré, détruisant 134 bâtiments le vendredi. Le brasier avançait à la vitesse d’un homme à pied dans une zone rurale à trois heures de San Francisco.

Les habitants des localités de Cohasset et Forest Ranch ont dû évacuer suite à l’apparition de l’incendie dans la petite ville de Chico. La propagation de l’incendie a réveillé de douloureux souvenirs liés à un incident précédent qui avait entraîné la perte de 85 vies dans la ville de Paradise en 2018.

Kory Honea, le shérif du comté de Butte, a insisté sur le fait que les résidents doivent être prêts à fuir. Il a noté que si l’incendie continue de se propager, il ne peut pas garantir leur sécurité. Il a également rappelé lors d’une conférence de presse que l’incendie avait traversé la localité de Cohasset durant la nuit.

Selon les sources, cet incendie serait d’origine criminelle.

Selon les autorités, l’incendie a été déclenché de manière illégale. Un quadragénaire a été mis en détention provisoire, lorsqu’il a été aperçu poussant une voiture enflammée dans un ravin, relate le bureau du procureur local. En 2003, cet individu avait été condamné à une peine de vingt ans de prison. Son casier judiciaire indique une agression sexuelle sur une mineure et un vol à main armée.

Des renforts de toute la Californie ont été envoyés sur place pour aider à lutter contre le feu. Les services météorologiques ont diffusé une alerte rouge pour le vendredi, en raison de vents violents qui pourraient augmenter la propagation de l’incendie. « Nous notons une expansion signifiante vers le nord de l’incendie », confiait Billy See, commandant des pompiers, le vendredi. Sur le site internet de CalFire, l’agence californienne de lutte contre les incendies, l’incendie était répertorié comme étant « 0% » sous contrôle.

Pour l’heure, les pompiers focalisent principalement leurs efforts sur la sauvegarde des zones résidentielles. « Nous anticipons une amélioration significative des conditions météorologiques à partir de ce week-end, avec des températures en baisse et une humidité relative en hausse, ce qui nous aidera à accéder plus aisément au périmètre du feu lui-même, plutôt que de rester sur la défensive », ajoutait Billy See.

Suite à deux saisons hivernales humides, l’ouest des États-Unis a connu plusieurs vagues de chaleur depuis juin, qui ont asséché la végétation repoussée, favorisant ainsi la propagation des flammes.

À Jasper, au Canada, le retour des résidents « sera compliqué ».

Les pompiers du Canada qui luttent contre un immense incendie de forêt à Jasper, en Alberta, ont bénéficié d’un léger répit vendredi grâce à des températures plus clémentes et à la pluie. Une portion de cette destination touristique populaire a été ravagée par les flammes. Selon James Eastham, représentant de Parcs Canada, quelques incendies subsistent encore dans la ville, que les secouristes s’efforcent de maîtriser, mais la plupart sont éteints.

La déclaration de Parcs Canada illustre que l’incendie, encore considéré comme indomptable, a détruit 30 % de la municipalité de 5000 résidents et continue de s’étendre. Jusqu’à présent, le feu a consumé plus de 36 000 hectares. Il devrait s’écouler « plusieurs semaines » avant que les autorités puissent le maîtriser, et le retour des résidents risque d’être compliqué, d’après Richard Ireland, le maire de Jasper. La douleur est en effet incroyable et inimaginable.

La ville se situe au centre du Parc National de Jasper, le plus grand au Canada, célèbre pour ses montagnes, ses glaciers, ses lacs et ses chutes d’eau. Chaque année, le site reçoit 2,5 millions de visiteurs.

Parcs Canada, l’organisme qui supervise les parcs nationaux du Canada et dirige la lutte contre les incendies dans la région, espère que le temps plus frais et les précipitations aideront à maintenir les incendies à un niveau faible dans les 72 prochaines heures. L’armée prévoit d’intervenir en renfort, et 400 pompiers étrangers de la Nouvelle-Zélande, du Mexique et d’Afrique du Sud devraient également se joindre à l’effort.

Sans aucune victime à signaler, les 25 000 résidents et touristes dans la région ont été évacués entre lundi et mardi soir lorsque l’incendie a brusquement gagné en intensité, surpassant les efforts des pompiers.

La région Ouest du Canada est actuellement en proie à une intense sécheresse. Selon Parcs Canada, l’incendie a été initié par la foudre lundi après-midi avec des flammes atteignant plus de 100 mètres de hauteur. Mercredi après-midi, des rafales de vent soutenues ont propagé le feu sur cinq kilomètres en moins d’une demi-heure, comme l’a annoncé Mike Ellis, Ministre de la Sécurité Publique et des Services d’Urgence de l’Alberta.

Récemment, de nombreux autres incendies ont été déclenchés par la foudre dans l’Ouest canadien, largement touché par la sécheresse. Dans l’ensemble, 163 incendies sont actuellement actifs dans la province de l’Alberta.

La Colombie-Britannique, voisine de l’Alberta, est également gravement affectée par les incendies, avec plus de 400 incendies actifs, dont plus de la moitié ne sont pas maitrisés. Dans les vingt-quatre heures passées, dix nouveaux incendies ont été enregistrés.

Avec le changement climatique, le Canada est de plus en plus confronté à des phénomènes météorologiques extrêmes. Le pays craint de revivre une année désastreuse comme celle de 2023, qui a vu la pire saison d’incendies de son histoire avec 15 millions d’hectares brûlés et plus de 200 000 personnes évacuées.